samedi 9 juillet 2011

dimanche 3 juillet 2011

Pèlerinage




C’est un pèlerinage
Sans but
Sans lieu de culte
Sans idole
Le même voyage
Euphorique la dernière fois
Ici descendu en flammes
Dans les rougeurs ardentes de l’automne

Ta virtualité toujours aussi palpable
Cette fois-ci
À sens unique

Sur les mêmes routes
ton visage dessiné
Sans traits
ta voix modulée
Sans timbre
Ton rire éclaté
Sans écho

Les sommets suisses
Fondus dans la neige précoce des brouillards
Me narguent de ton absence

Je roule en silence
En écoutant mon cœur troublé par l’arythmie
traverser les fissures goudronnées.




lundi 27 juin 2011

Muse



Ton cœur
Bien plus qu’accroché
Les sangles souples de tes seins
Et ce fleuve tranquille
Où se noie ta sueur

Les blés de tes cheveux
Qui fleurent bon la moisson
Et l’or dans tes yeux verts
Qui me pète au visage

Ne manque que ta voix
Sur la toile
Enfermée
Ne manque plus
Que le souffle rauque
De ta bouche endormie …
Un dernier coup de pinceau
Pour dire
C’est terminé

lundi 20 juin 2011

Comme un coup de canon




Elle n’aimait pas le savon
Ou transpirait beaucoup
La fille trapue
Aux bas constamment fléchés

J’essayais de sentir le souffle du vent
Pour dissiper les effluves

Ce jour-là
Dans la salle de gym
On me l’imposa comme voisine
Sur le cadre

Je voyais bien
Sa figure rouge
Constellée de sueur
N’était pas très sportive

Sans attendre le signal du départ
Je filai
Et en deux temps
Trois mouvements
Comme un serpent
Me faufilai jusqu’au sommet

Alors que je jubilai
D’être la première
J’entendis
Un bruit sourd
Énorme
Qui fit vibrer les vitres

Non ce n’était pas le mur du son
La fille trapue
Tétanisée par le vertige
Gisait sur le sol
Quatre mètres plus bas

samedi 28 mai 2011

Le side-car



Sur la route du retour du Cap Nord, un équipage plutôt insolite : une très grosse moto avec un couple, un side-car et une mini remorque à l’arrière. En largeur, ils prennent autant de place qu’une voiture.

Je suis au volant, je suis intriguée. Je les suis pendant plusieurs kilomètres, je trouve l’équipage original et pour changer je me fais un film : je vois le petit passager du side-car, tête blonde (Scandinavie oblige) qui aura plus tard des souvenirs fabuleux de sa petite enfance à raconter.

La route est sinueuse, le motard roule prudemment, il a charge de famille et d’ailleurs la vitesse n’est pas un critère d’appréciation en Norvège.

Je continue de les suivre élaborant mon beau scénario, j’ai envie de connaître ce bébé de près qui a commencé sa carrière de motard si jeune et si j’ose, je demanderai même la permission de le prendre en photo pour étoffer mon livre personnel des records.

Je pourrais lire sur le visage de l’enfant le sourire épanoui de la découverte, le plaisir précoce de se distinguer de ces bébés engorgés dans leurs sièges auto jusqu’au cou et lui, petit cosmonaute dans sa capsule semi-transparente (j’espère qu’il y a une ouverture de fenêtre assez grande pour qu’il puisse admirer ce paysage polaire.

Au bout d’une demi-heure, la moto s’arrête sur un parking. Une femme (au vu de ses formes arrondies sous la combinaison de cuir moulante) desserre son étreinte, rend au conducteur la liberté de son tour de taille. Elle lève la jambe et descend de moto, se penche pour ouvrir le couvercle précieux.

Une grosse masse noire jaillit de la carcasse éventrée.
Le bébé charmeur s’est transformé en un effrayant doberman qui, déjà, me montre ses crocs.
Il sait et depuis un moment que je l’observe et cela n’a pas l’heur de lui plaire. Il me congédie hautainement.

C’est alors que je me rends compte que je me suis trompée d’itinéraire, distraite par le désir inconscient et la curiosité de connaître cette famille.
Son troisième membre qui trônait invisible à mes yeux sur le siège passager du side-car, ne se montrant nullement avenant, je rebrousse chemin sans tarder !




mardi 24 mai 2011

Brisure de vie




Pour pouvoir recommencer ...

lundi 25 avril 2011

Pause-tristesse

à durée à déterminer ou pas ...





Plus on meurt, plus on a à renaître.

Mais savoir aussi la souffrance du passage, l’indicible souffrance, la souffrance qu’on sait absurde parce qu’elle n’est pas un moyen, pas un moyen pour une fin...On ne sait pas ce qu’il en sortira, de grand ou de petit. Savoir qu’on ne sait pas.

Et consentir pourtant

Texte écrit par Aléna

jeudi 14 avril 2011

Absence créative





Les caresses non prodiguées
J’en ai fait des sculptures
Qui modèlent le vent

Les regards à peine nés
Déjà évanouis
J’en ai fait des peintures
Aux couleurs délavées
Aux contours imprécis
Et doux

Les paroles ardentes
Recouvertes d’un coup
D’éteignoir
J’en ai fait des fantômes
Qui peuplent mes grands jours de vide

Et les sourires ?
Les sourires ?
Je les ai gardés
Malgré toi
Ô grand effaceur
Je les ai kidnappés
Du fond de tes ravines
Gravés aux sommets des montagnes
Ils me disent encore :
La joie partagée
Même un court instant
Ne disparaît
Jamais
Tout à fait
Son ombre continue de
Nimber les nuages gris

Et si malgré tes serments
Négatifs
Tu venais ici me rendre visite
Subreptice
Tu extirperais de ta mémoire
Cadenassée
Quelque caresse
Quelque regard
Quelque parole
Quelque sourire
Rescapés du déluge

Un coin de terre ferme
Où t’asseoir
Un instant.

lundi 4 avril 2011

Fond de blancheur




Le ciel était plombé et la mer était blanche.
A travers les gouttelettes éparpillées sur la fenêtre du train qui s’essouflait
À l’approche d’une gare supposée proche
Je voyais ces oiseaux gris
S’attarder les pieds au froid
Installés comme pour un festin
Aux senteurs d’herbes durcies