jeudi 24 février 2011

Fichus damiers !




Le sol un peu rugueux s’amusait à jouer à cache-cache avec les couleurs, devenait noir puis blanc puis noir encore, suite insensée. Si au moins j’avais pu détacher les couleurs et les ranger par famille, mais non, rien à faire.

Derrière moi, j’imaginais les pieds de maman balancer d’impatience parce que j’avais décidé de rester sur place jusqu’à trouver une réponse. J’avais dans ces moments-là l’impression qu’elle battait la mesure sur un air impalpable , mais ce n’était sûrement pas le cas : elle n’avait aucun sens du rythme et quand ensemble, nous battions dans les mains, elle se perdait dans des sonorités imperceptibles.

Autour de moi et des pieds de maman, il y avait d’autres pieds qui se promenaient sans but, s’arrêtant sans raison ou alors juste pour jeter un œil par la fenêtre dans le parc bordé d’eau. Moi, je ne voyais rien, mais en passant l’entrée, j’avais examiné les lieux, des fois que maman se serait perdue et que j’aurais dû lui prendre la main pour la guider, ah, ma gentille petite maman si distraite …

samedi 19 février 2011

Coquille




Et si le monde n’était qu’une coquille
Vide ou plaine
Selon nos moussons
Striée de nos peurs
Griffue de nos ressentiments
Lissée de nos espoirs

Tapoter du doigt
Sur son enveloppe défaite
Laisser échapper
Des films aux couleurs vives
Ou passées

Le projecteur crisse
Bruit
De crécelle cahotante
Et nos souffles courts

mardi 15 février 2011




Il est grand temps de sortir le plumeau ...

vendredi 11 février 2011

Déchu





Objet déchu

Amorti par les perce-neige

Au creux de l’hiver

dimanche 6 février 2011

Rouge sur fond gris




Sur la pierre grise qui tissait les fils du temps
La lave incandescente avait traversé les strates
Consumant le vase qui lui servait de réceptacle.
Dans quelques jours
Dans quelques heures
Elle aurait fini de déverser sa peine.
Il ne resterait que des scories
Grises comme la pierre
Qui lui servait d’assise.

mercredi 2 février 2011

Sous le diable



Un jour il avait disparu
Je me demandais encore s’il avait existé.

Dans le garage, sous le diable, une paire de chaussures témoignait
D’un semblant de matérialité.

Sinon, rien
Des mots couverts d’impatience
Des gribouillis incompréhensibles
Des feintes idiotes

Mais de souvenirs visuels nada
Même pas les traits du visage
Une relation à contre-jour
Obscure.