mercredi 25 juillet 2012

Pause-dimanche















 



A l’entrée d’un snack
Un jour de fête
Deux petites filles
Un chien docile
Des visages qui en disent long
Comme si l’enfance déjà s’était éloignée
Une forme de fatigue
Une sorte de résignation …
Leur sourire un peu désabusé
Me donne chaud au cœur
Merci de m’avoir prêté
Votre regard…

mardi 17 juillet 2012

Des mots compliqués...







Je n’ai pas touché des mots compliqués
Dans le bric à brac intellectualisé
Je n’ai pas feuilleté les dictionnaires
À la recherche d’expressions altières
pour construire
Mon propre sabir

Je ne voulais entrer dans aucune file
Ne m’empêtrer dans aucun filet
Ne pas me servir des clés de la connaissance
Ne pas me mouler dans des formes verbales
grammaticales
Classiques ou alambiquées

J’étais simple dans ma simplicité
Je disais le ressenti est né
Inné
Dessiné sans fioritures
Qui obscurciraient
Les pans de la clarté

Je n’ai pas séduit les écrivains
Avec mes écrits vains
Parfois ils m’ont fait signe de la main
De très loin
Dans les brumes de leur autosatisfaction  
puis s’en sont retournés
entre eux pour se complimenter

Je ne me suis intégrée dans aucune caste
Ne me suis reconnue aucun talent particulier
J’ai marché sur des chemins dépavés
Arpenté des mers desséchées
Recouvert des montagnes aux sommets rabotés
Enjambé des steppes avec des bottes de milieu

J’ai aimé des gens qui me ressemblaient
Ou pas
Ou à peine 
A défaut de beaucoup

Je les ai suivis jusqu’à ce qu’ils disparaissent en fumée
Lassés précocement de la vanité
Ce soir les mots sont fatigués
Ils n’ont pas revêtu
Leur costume d’apparat
Ils restent las
Assis à l’ombre
Des grands tapages
Ce soir ils sont plein
De vide
Avides de silence
Ce soir je vais les laisser dormir
Jusqu’à l’aube ou plus …



vendredi 6 juillet 2012

J'en pince





J’en pince pour toi
Plus fort que moi, cette absolue déraison
Même quand tu me largues avec tes phrases-bateau qui crépitent
Et font mal.
Même si je ne veux pas le reconnaître - on a tout à perdre à se montrer vulnérable face à l’ennemi avéré.

Le hic, c’est que j’arrive pas à te donner les traits d’un ennemi, à garder les distances unilatéralement définies ; notre passé de trêve est encore trop présent.

J’espère que tes yeux ne tomberont sur ces mots à toi maladroitement adressés
Je te soupçonne de m’observer furtivement dans ton coin d’ombre. Un vestige de paranoïa, sans doute !
Mais je sais que tu connais mon point de vue et les mots ne peuvent rien ajouter à nos certitudes divergentes.
Et puis tant pis !
Si l’impulsion de te parler se la joue métronome, je suis prête à affronter les roches vives
À compter les égratignures, à sentir ton souffle froid. Le cycle des relations connaît aussi ses variations saisonnières. 
Alors quand m’envoies-tu ton Gulfstream ?