mercredi 29 septembre 2010
Les rues
J’ai aimé ces rues
Quand elles parlaient de toi
Avant qu’elles ne parlent de toi
Elles m’indifféraient
Après
Elles me sont devenues
Insupportables
Et pourtant
Leurs lignes n’ont pas changé
Leurs odeurs sont les mêmes
Les murs qui les ponctuent
Scandent toujours le rythme du temps
dimanche 26 septembre 2010
Souk de mémoire
Les courants passent
Des visages s’effacent
Après l’amitié
Ou l’amour
Ou la sympathie
Ou l’émoi
La tourmente
La suite inexorable des jours
Tout ça jeté pêle-mêle
Dans le souk de mémoire
Et maintenant ils mentent
Sans jamais se poser
De questions
Pas de retour en arrière
Comme chaque feuillet d’un livre séparé
Complètement de son contexte
Dans leur vie sans aucun
Fil
Aucune
Colle de reliure
Détachée
Prête à se remplir
A se vider, à remplir, à se vider …
Une benne béante
Et amorphe
Devant l’inanité du monde.
mardi 21 septembre 2010
Juillet à Rome, une noire
A travers les larges stries de lumière
Une ombre fulgurante
a tracé
une imprévisible trajectoire
Sur le visage de la femme
Noir d’ébène
Une ligne rouge
Grandit
Descend
S’éparpille
En dévalant le corsage blanc
Buvard
De fines fleurs de sang
S’épanouissent
Dans la transpiration moite
De juillet
Sur la banquette
Un gros tesson
Et ses satellites
Ont atterri
Fini leur virée colérique
Le chauffeur hébété
A ouvert la porte
Le voyou est descendu
Sans demander son reste
Une jeune fille
Ecoeurée
Crie au scandale
Dans l’indifférence sournoise
Rudiment de leçon de solfège
Une noire est bien la moitié d’une blanche
Ou moins.
jeudi 16 septembre 2010
Les deux lunes
J’ai pris le sentier des deux lunes
La jaune et la verte.
Il était clairsemé d’étoiles multicolores
Je sautillais lourdement
Avec mes sabots orthopédiques
De peur de les écraser
de ne laisser que poussières
Qui s’envoleraient aux
Quatre vents folâtres
Des deux lunes.
Au plus j’avançais
Au plus les lunes s’éloignaient
Je sentais leur souffle
Se réduire
Et bientôt disparaitre
Alors je me suis assise
Oubliant les étoiles sacrifiées
Puis allongée sur ce qui restait de terre
J’entendais contre moi
Battre sournoisement
Le cœur de la planète.
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