vendredi 29 juin 2012

Rendez-vous premier




















Pour ce premier rendez-vous dans un jardin d’été au cœur de la grande ville somnolente sous la chaleur, tu m’ouvriras ta porte.
M’offriras un nopal (je préfère en ignorer la symbolique).
Tu me trouveras le visage apaisé
Je te trouverai le rire juvénile.

Nos verres inégaux s’aligneront sur le bois blanc surplombé d’une orange, trinqueront sous la belle lumière.
Nous irons nous asseoir à la table fleurie où trônera une cruche azurine cajolée par les rayons de l’après midi.
 Sur le mur un miroir à facettes nous renverra nos reflets multipliés épars et réunis.

Ce sera notre premier rendez-vous, un traité d’amitié mais sans les arrêtés d’application…
Juste la connivence, juste un sourire partagé.
On ne se dira pas au-revoir, on ne fera pas de grands projets utopiques.

De commun accord, on laissera faire nos hasards et vibrer nos impulsions.

 

vendredi 22 juin 2012


























A cette époque, je t’aimais irradieusement.
Comme l’air aime l’air qui de part et d’autre le traverse dans une caresse amoureuse.
Je t’aimais, ou du moins, je pensais pouvoir t’aimer sans limite dans le temps, sans réserve dans les conditions…


samedi 16 juin 2012

Datation




















Parfois je me trompe dans les dates.
Suivre leur fil permet, paraît-il de voir l’évolution de la pensée dans le temps, l’espace et les remous de l’âme.
Mais évolution, révolution, involution …n’est-ce pas un peu la même chose ?
Que t’importe de savoir que j’ai écrit ça au printemps de ma vie ou au printemps tout court ou un autre moment plus mature !
Le degré de fraîcheur de mon visage t’apportera-t-elle une connaissance plus précise de moi ?
Je ne pense pas.
D’abord les pensées si elles explosent en-dehors de nos petites personnes, passent par le regard.

De tous les étrangetés dont notre corps est plus ou moins harmonieusement constitué, le regard à travers le temps garde une égale faculté de s’émouvoir, de cligner les yeux face à la lumière, de gémir dans les grandes brumes matinales, de sourire à tous vents, de caresser avec ferveur la manifestation de la belle jeunesse.
Les racines de cette pensée que j’essaie maladroitement d’exprimer, quand ont-elles trouvé leurs sources ?
Hier, aujourd’hui, autrefois ou une prémonition de demain ?

Pour semer des petits repères sur ma déjà longue route, j’écris les mois et années au creux de mes textes, histoire d’enfoncer des clous dans un calendrier imaginaire.
Souvent, par après, je me découvre une dyscalculie dateuse orientée plus vers le futur que vers le passé.
Est-ce l’aveu inconscient d’une aspiration à l’uniformité ? Ne pas avoir de jalons pour rythmer son parcours, n’avoir que cette légèreté qui fait de chaque instant un moment unique en lui-même au présent éternel ?