lundi 30 janvier 2012

Lobotomie




Lobotomisée
La lune ?
Où serait-ce le brouillard
Masque diminué
Continue de narguer
Les amoureux d’un soir

Rien de plus infidèle
Que la lune
Ses formes capricieuses
Humeurs versatiles
Même lobotomisée
Surfe sur les cœurs.

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mercredi 25 janvier 2012

Prise de connaissance




Si tu veux me connaître il faudra de la patience
beaucoup

Je suis un animal sauvage
Juste apprivoisé

Je me cache derrière l’objectif
J’observe le cœur des choses
je prends un recul
à peine calculable

Si tu veux ôter la vitre
Il faudra le faire
Avec délicatesse
Élégance

Peut-être en chat
Ferais-je le dos rond
et me mettrais-je à ronronner
bruyamment...

mercredi 18 janvier 2012

Portée par l’ombre




C’était la nuit de la découverte de la lumière
Le visage sorti de l’obscurité se détaillait en zones lissées à l’intensité variable
C’était la première fois qu’elle voyait son visage
Mystérieux détaché presque entier
Veiné
Une forme de renaissance dans la vallée des ombres.

samedi 14 janvier 2012

Cernés




Je te dis
nous sommes cernés
Ils ont tous fui la fumée blanche
Ils ont fui les gris nuages
Et les miettes d’un soleil blafard

Je te le dis
Ça m’effraie de rester là
Inactif
Planté par-dessus les tuiles
À attendre quelque fureur
Du ciel

Je le sais
Si tu ne m’abandonnes pas
Ce n’est pas par amour
Ni compassion
Juste par inaptitude.

mardi 10 janvier 2012

Saveurs




Du bout des doigts
Du bout des lèvres
Je caressais langoureusement
Les contours
Aux saveurs de sable
pierre
herbe humide

J’y retrouvais tes yeux
Dans le flou des lumières d’été
Ta bouche
Aux commissures séchées
Par cette soif inextinguible
Que tu avais de vivre

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jeudi 5 janvier 2012

La confiance




Portrait de Bobo au béret rouge, Axelle Ribes - Photo Artabus


Pour conjurer les petites flèches perfides des copines
Enfants gâtées comme triées sur le volet
Rien de tel que la confiance
En soi !

Adulée des garçons
Jalousée par les filles
Pour cette première raison
Elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur

Les vêtements griffés
Pas pour elle
Elle récupérait les fouffes
De ses cousines
Qui habitaient l’étranger

Les filles la regardaient d’un air d’abord narquois.
Alors elle disait en rigolant dans ses moustaches
Mais c’est la dernière mode… en Italie

Et les pseudo-copines de supplier
Leur mère le soir
D’aller faire les boutiques
Pour être à la dernière mode aussi

Mode toute illusoire
À qui elle conférait des titres de noblesse

Un jour pour la photo de classe
Elle s’amena avec un béret rouge
Son sourire eut vite fait de convaincre
Qu’il s’agissait là d’un accessoire tout à fait indispensable

Il fallut moins d’une semaine
Pour que ses copines
Se parent elles-aussi
Du couvre-chef fétiche !