mardi 12 avril 2016

De toi




De toi je garde
Ferveur oubliée
Obsolescence


Monde où les mots
Coulent et s’évacuent aussi vite
Que le temps de dire
Je t’aime
Ou adieu

De toi lueur de l’orée
Scintillement de clarté
A aucune identique
Pans de lumière
Caresses sur les ombres
Soudain aussi claires
Qu’un jour d’été sans pluie

De toi je garde les mots dits
Puis balayés
Spontanéité du langage
Authenticité de l’émoi
Rencontre improbable
Passage de comète
Dans le ciel dégagé

Nos vies déglinguées

Ai perdu ton visage
Et ai perdu ta voix
Le souffle de tes mots
La tiédeur des caresses

De toi je garde
Tendresse infinie
Dans un sommeil profond
Volcan endormi

lundi 29 février 2016

Etincelle


 




Comme elle était belle
La première étincelle

Et puis toutes celles

Qui ont suivi

Dans l’escarcelle

De nos vies



Mais le feu

À force de s’y frotter

Consume

Et finit par lasser



Le feu d’artifice

Arrivé au summum ne pouvait plus

Que redescendre

De son piédestal

De chaleur tendre.





lundi 15 février 2016

Un regard triste...




Au milieu de la foule des petits commerçants, l’homme semblait attendre, son regard fatigué exprimait une infinie tristesse..

Il ne faisait pas partie pour l’instant de ces petits métiers qui arpentent la ville dans l’espoir de survivre avec le peu de choses qu’ils ont à proposer, qui, quelques gâteaux faits main, qui, quelque écharpe colorée, qui quelques plantes vite défraichies d’un jardin à l’autre bout de la ville, qui un jus de fruit rafraichissant habilement découpé...

Ces hommes et femmes courageux essaient sans relâche de s’en sortir, ils voient l’arrivée des touristes avec intérêt, ils savent que les touristes ramènent leur richesse et que l’un ou l’autre finira par être sensible à leurs arguments de vente.



dimanche 7 février 2016

On tarit



 On tarit pas d'éloges sur votre fluide beauté !

mardi 19 janvier 2016

Fenêtre sur océan



Une découpe dans un monde en mouvement
une larme bleue qui simule l’apaisement
souffle le vent qui apaise les tempêtes
et le roulis qui démange les saisons

Belle tendresse que celle issue des flots
Caresse immuable et long frémissement

J’ai ouvert le hublot de l’indifférence

Derrière le plastique ébréché
sont apparus les cieux
confondus avec le bleu des mers
et le chant des oiseaux
qui se noient à jamais
dans un monde qui s’ouvre enfin.


samedi 12 décembre 2015

Sous les arcades





En attendant la fin de l’école, il était resté avec moi tout l’après-midi

Il s’était plaint de douleurs au ventre et j’avais hésité de l’envoyer au cours.

Il avait passé la journée à jouer avec sa petite auto orange, le seul jouet que je pouvais lui payer.

Comme le conseillait le médecin, je lui avais donné du coca et cela semblait l’avoir remis sur pied.

Il avait couru sous les galeries et j’avais enfin pu trouver du temps pour moi

C’est vrai que j’avais vendu très vite les quelques pommes cueillies au verger, ce qui me permettrait d’acheter quelques œufs pour le repas du soir. Les enfants plus que les adultes ont besoin de leur dose quotidienne de protéines pour grandir

Dans ma solitude obligée, je m’étais procuré un journal chez le marchand d’Inkacola et autres boissons sucrées.

On usait régulièrement du troc entre nous et cela nous convenait assez.

Je me suis assise sous les arcades après avoir donné à manger à mon fils cadet.

Et j’ai lu comme je ne l’avais plus fait depuis longtemps, le journal parlait de la Bolivie, le pays où vivait le père de mes enfants, là où il essayait de faire fortune dans une mine d’argent.

Cela faisait des années qu’on ne s’était plus vus, je lui envoyais des photos des enfants pour lui montrer combien ils avaient grandi, il ne m’écrivait pas, il devait faire appel à quelque écrivain public, alors, les lettres se faisaient attendre.

En lisant dans le journal que son pays était en pourparler pour récupérer son accès à la mer volé par une méchante guerre avec le Chili, je me disais qu’il y aurait alors de nouvelles possibilités d’emploi moins aléatoires que la recherche de métaux précieux.