Je n’arrive
pas à me débarrasser d’elle
Je l’ai
trouvée un soir dans un fond de grenier
Capitonnée
de toiles
Et contre
toute attente
Elle
gémissait encore
D’un râle
irrégulier
Qui faisait
vibrer les aiguilles dorées
Je l’ai
descendue dans ce qui me sert de chambre
Mais ses
craquements emplissaient le silence
Dans
l’attente d’un futur à produire
Je l’ai
balancée dans le garage
Chaque fois
que la porte s’ouvrait
Elle me
regardait plaintive
S’immisçait
dans les conversations
Alors je
l’ai portée à une œuvre
Pour
qu’elle honore une tombola
Mais chaque
fois que je vais quelque part
Une tombola
me suit
Sans savoir
pourquoi j’y joue
Et gagne
Cette
horloge dorée
Qui se
colle à ma peau
On m’a dit
qu’il existe des objets
Qui choisissent
Où ils vont
finir
Leur vie
Qui ils
persécuteront
Jusqu’à extinction
Quand je
l’ai placée derrière ma voiture
Et que j’ai
innocemment reculé
J’ai
entendu un frémissement
Comme une
élytre de papillon
Mais de
morceaux pas de trace
Dans le
miroir la nuit
parfois
elle me fait un clin d’œil
Et moi
d’effroi
j'écoute son
cœur battre
Et
Soupirer
Sans fin
Un terrifiant tic tac... mais un très beau texte.
RépondreSupprimerLa vie personnelle des objets n'est pas toujours facile a ni a comprendre ni a accepter parfois...
RépondreSupprimerUn texte a aiguilles.
Les aiguilles, comme une piqûre inexorable du temps dans nos veines...
RépondreSupprimerNul n' y échappe!
Très beau, très fort, une poésie à la Prévert doublée de l'angoisse profonde d'un Edgar Poe. Un texte qui colle aux tripes, suis admirative.
RépondreSupprimer@ :-)
RépondreSupprimerTerrifiant oui, à la hauteur de la musique ...
@ Thérèse
Entre les aiguilles, il y a des espaces qui varient ...
@ Staive
Oui, ça fait mal quand elles sont mal réglées !
@ Almanito
Merci Almanito pour ces références dont je ne suis qu'une ombre modeste !
Heureusement...
Supprimerbeau poème!
RépondreSupprimeraah, s'il suffisait de briser les horloges pour arrêter la dégradation biologique! ...
:-) prhase à double sens, Michèle, voire plus encore
SupprimerLa photo est superbe. J'aime beaucoup aussi la malice du texte (même avec une si triste fin).
RépondreSupprimerMerci Claire. Les objets aussi contiennent autant de malice que les hommes voire plus...
SupprimerJ'aime beaucoup ce poème vaguement inquiétant. Comme le temps en fait, dont on ne décolle jamais.
RépondreSupprimerTrès joli et émouvant hommage à une simle horloge qui a une ame et me fait penser à la vieille l'horloge qui trônait dans la ferme de mes grands parents... en Bourgogne.
RépondreSupprimerComme j'aimerais encore entendre les battements de son coeur au rytme du mien.
- Merci de reveiller si joliment notre passé.
@ Caro
RépondreSupprimerMerci pour ta visite, contente que tu reviennes dans notre "temps", j'espère que tu vas bien !
@ claire
On a tous dans nos coeurs une horloge qui palpite. Amicalement.
On ne lui échappe pas. C'est au fond de nous qu'elle bat. Et quand elle commence à ralentir, à menacer de s'arrêter, on voudrait se suspendre aux aiguilles, pour les faire tourner à l'envers.
RépondreSupprimerUn très beau poème fantastico-philosophique.