
A la sortie du train, il s’engageait à grandes enjambées dans le passage pour piétons bousculant presque ses voisins.
Il s’engouffrait dans le premier café
Comme s’il voulait se noyer dans un verre
Oubliant à l’instant qu’il y en avait eu des tas d’autres avant
Qu’il y en aurait des tas d’autres après
Qu’ils avaient tous la même saveur amère
A chacun d’eux, il réservait une dévotion particulière
Moment d’abandon du corps et de l’esprit
Nectar qui déshydrate appelle à une réhydratation imminente
Il n’aimait pas la solitude
Devant le verre qui pétille
Alors pour oublier, il fermait les yeux
En portant le verre à la bouche
Intérieurement, il alimentait tout un flux de pensées
Qui l’enrobaient tout entier
Dans son délire presque éthylique.