vendredi 11 avril 2014

Printemps






















Printemps, renaissance des souvenirs embellis par le temps.
Fragiles, douloureux, émouvants, presque palpables comme les rires ou les larmes qui les ont vu fleurir.
Dans la chaude lumière du soir, devant les belles maisons bourgeoises, le printemps tend ses bras jaunis par le néon avec une douceur irremplaçable, dans quelques jours avec la complicité de la brise, il posera sans remords ses pétales blessés sur les pavés luisants…


samedi 5 avril 2014

Archéologie








La partie visible

Forme presque parfaite

Mamelon aux formes pleines

La partie visible

Renferme dans son antre

Des veinules invisibles à l’œil nu

Empêtrées de ciment

Dépouillées de nature

Futurs vestiges

Des archéologues du futur

vendredi 28 mars 2014

Polarisation



Dans tes yeux 
une place du sud tout imprégnée de lumière,
 ses immeubles altiers, 
son souffle de vacances …

Tu me manques, toi, partie dans le nord vers les températures extrêmes…

mercredi 26 mars 2014

Sincéritéeee



En toute sincérité
Formule magique pour ouvrir des portes un peu frileuses
On le dit
On l’écrit
Pour d’abord se convaincre
Que la sincérité existe
Et qu’on lui fait allégeance

Tu n’avais pas dérogé à la règle de la panoplie complète
Sincérité 
Authenticité
Confiance
Faisaient partie de ton vocabulaire usuel
Et tu semblais t’y conformer
Jusqu’à ce que le vent tourne
Et il tourne parfois
Il tourne souvent
Et déstabilise
Les piliers
Erigés sur le sable

Mais tu as beau l’écrire
Dans ces lieux désertés
Désormais je ne te croirai plus... 



samedi 15 mars 2014

Fenêtre sur cour



Dans l’univers feutré du musée du cinéma, une envie de voir la lumière du jour, retour à la réalité quand la fiction devient à ce point palpable voire oppressante
Bien cachée derrière un panneau géant, une petite fenêtre s’ouvrait sur le dehors.
Face à moi, une pizzeria et un homme chaudement emmitouflé (février en Italie reste habillé d’hiver) qui semblait s’éloigner furtivement guettant quelque menace extérieure. A moins qu’après être venu chercher son écot, il souhaitât se faire oublier au plus vite …
Mais le plus étonnant, c’était sur la terrasse, ce bouquet de fleurs jaunes oubliées sur une table nue comme s’il attendait quelque couple d’amoureux pour leur conter fleurette …

mercredi 12 mars 2014

Quêtes parallèles





Dans les cercles tracés par l’eau et le sable

Poser son empreinte

Ne pas oublier

Cette quête permanente

D'une raison de vivre …

vendredi 7 mars 2014

Ailes et dentelles


La fraicheur du canal en contreplongée
 les moulins aux longs bras sensuels brassant l'air du matin
là où les ombres presque immobiles se restaurent dans un flot de dentelles 

jeudi 27 février 2014

Fond de grenier























Viendrais-je à bout de cette montagne de « détritus » qui constituent le fond de mon grenier ?
Un jour, ces choses eurent une utilité. Les gens qui ont traversé ma vie aussi.
Je n’ai jamais aimé jeter, ni les choses, ni les gens. Pour les gens, ils s’en sont chargé eux-mêmes.
Quant aux choses, leur amorphisme me permettait de les oublier dans un coin poussiéreux et le trop d’espace faisait le reste.
L’heure des bilans serait-elle arrivée ?
J’ai cru qu’il était plus facile de commencer par les choses que par les gens (au demeurant moins nombreux que les choses).
Je me suis fourvoyée.
Voilà des semaines que j’investis le grenier à la recherche de la clarté poussée par l’aspiration au vide, du moins à l’espace.
Ces heures se transforment en jours qui se transforment en mois en années. Les pensées savent si bien extensibiliser les objets les plus insignifiants, les mots jetés à la hâte sur un bout de papier froissé par le temps.
Elles savent aussi recréer des ponts enfouis entre les objets et les êtres.
Cela exige du cerveau ou de l’esprit, selon que l’on croit à la prédominance de l’un sur l’autre, une dépense d’énergie considérable.
Chaque choix que ce soit le rejet ou la maintenance est un choix presque shaskespearien : to keep or not to keep, that’s the problem.
Et je suis seule à pouvoir le résoudre, et je porte le poids énorme de la responsabilité d’effacer des traces à jamais de la mémoire.
Même dans leur actuelle insignifiance, ces choses ont eu un jour leur heure de gloire, ne pas les brusquer en leur refusant cette grandeur passée, ne pas les bousculer avant leur future mise au rancart déjà amorcée par l’exil au grenier.
Tant que cet espace dédié à la convivialité des choses du passé leur servait de refuge, elles pouvaient toujours espérer qu’un cerveau nostalgique ou une délicate âme d’enfant viendraient les réhabiliter.
Mais et j’ai honte de leur faire perdre leurs illusions de choses, il n’y aura dans ces lieux ni cerveau nostalgique ni âme d’enfant.
Aujourd’hui je suis la seule "grand manitou" qui prends des décisions irréversibles.
Loin des yeux, loin du cœur et pourtant …une petite veinule enfouie à l’intérieur de moi juste à l’embrasure de la peau continue d'attiser un souffle d'émotion nostalgique...

mercredi 19 février 2014

A l'angle d'un arc de cercle





Dans un arc de cercle
trouvé au fond d’un tiroir
mon pinceau a posé délicatement des étoiles
une galaxie en formation serrée.
Dehors
malgré la nuit profonde
des astres indifférents
diffusaient leurs chaudes papillotes de lumière
ignorant le miracle qui s’ébauchait sous leurs yeux.