mardi 3 avril 2012

Ecrire


En rencontrant des écrivains, en vrai ou virtuel, en jouant à mon tour du clavier et ou alignant frénétiquement mes petites pattes de mouches sur du papier de récupération (des mots) je me pose toutes sortes de questions existentielles sur la nécessité d’écrire.

J’ai un sentiment mitigé sur ceux qui en font leur métier, peut-on vivre une vraie vie en se retranchant du monde pour mieux l’observer ou mieux se regarder le nombril ?

Et d’égrener le chapelet d’obligations qui suivront une reconnaissance publique : séances de dédicaces, réponses polies aux commentaires d’admirateurs ou détracteurs, participation à tous salons du livre (même des glauques, il en existe) sourire de circonstances, intervieuws, photos cheese, invitation à des colloques, séances de lecture, réponses à des questions chiantes sur l’avenir de la littérature ou sur leurs principales sources d’inspiration qu’on ne peut dévoiler sans se trahir un peu, égalité d’humeur même quand on a dû répéter cent fois les mêmes arguments devenus bateaux …attente des chèques des éditeurs, attente des retours de courriers aux maisons d’édition, exigences des éditeurs par rapport aux résultants antérieurs
Bref, une vie pleine de liberté …
Lever au lever du jour ou avant quand c’est l’hiver, séances d’écriture forcée, retouche des pages, restructuration des idées.

Et toujours garder sa bonne humeur car un écrivain célèbre doit aussi être un écrivain heureux de l’être, du moins en apparence !


18 commentaires:

  1. très " dancefloor " en ce moment la musique ici :-)


    Si « Ecrire, c'est hurler en silence » C. Josserand n’est plus vraiment le cas de nos jours, où l’hyper médiatisation ,la globalisation sont de rigueur, il n’en reste pas moins qu’être écrivain ,chanteur ,comédien ,bref tous les « métiers » d’art reste un « privilège » où l’on réussit cette gageure d’exprimer ses souffrances, son mal être , de plus est, pouvoir le partager avec un « public » et d’en vivre. …Eh oui ! la « culture » n’est plus qu’un « secteur
    d’industrie » comme un autre, pour un artiste « connu » et reconnu , combien de « vrais » poètes, écrivains, peintres dans l’ombre ? Pour connaître et des écrivains et des acteurs, je témoigne que la plus part vivent dans « leur monde »,avec leurs codes et rites, assez loin de la vie de nous autres pauvres « consommateurs » de culture .Leur seule lucidité résidant dans la consultation de leur compte en banque…
    Mes artistes à moi.... sont :

    http://www.youtube.com/watch?v=SCFJgYVSN9o

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    1. La plupart de tous ces auteurs écrivent sans faute d'orthographe. Thomas.

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  2. triste " anonyme " je préfère les
    " fautes d'orthographe à celles d'indulgence :-)

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  3. Force et sensibilité,
    Dire quelques idées
    Emettre des mots-clés
    Tracer sa vie en pavés...
    Crier au vent, essoufflé,
    Dire le sang qui, insensé,
    Noircit au soleil desséché
    Avant l'aube de l'éternité...

    Instantané, tanné au soleil du sens que tu donnes à tes pages...

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  4. C'est une question que j'ai posée à certains auteurs lors des quais du polar ce week end.
    Je leur ai demandé si ça les amusait ou les embêtait ces séances de dédicaces.
    L'un m'a répondu qu'il ne le ferait pas tous les jours, mais qu'une fois de temps en temps c'était sympa.
    La majorité c'était plutôt du style "L'écriture est une activité très solitaire, alors ça nous fait du bien de sortir de temps en temps et de rencontrer des gens".
    Pour Maud Tabachnik, le plaisir était surtout de renconter ses lecteurs.

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  5. Tout à fait d'accord! Lors d'une rencontre récente, l'écrivain Michel Lambert a défendu l'idée d'un écrivain qui ne doit pas écrire pour gagner sa vie, qui a donc un boulot en dehors de l'écriture. C'est plus sain...

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  6. a partir du moment où l'on doit gagner sa vie avec son art, à la fois c'est un engagement plus complet et en même temps une soumission aux exigences du marché, du public... l'écrivain, ou l'acteur amateur, sauve l'art, il le rend à l'enfance, à l'amour ! c'est ce que je crois... surtout aujourd'hui !
    bise, bonne journée
    k.

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  7. Ils sont si nombreux à ne vivre que de cela. J'en ai rencontré des connus qui avaient un autre métier.

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  8. Je me demande si Georges Sand avait vécu à notre époque ?
    Il semble qu'elle écrivait la nuit et la journée lui appartenait...
    Il faut avoir beaucoup de talent pour arriver à vivre de sont art, ils ne sont pas si nombreux...
    j'aime ces artistes qui nous font rêver, en effet, cela ne doit pas être évident tous les jours mais chaque travail a ses contraintes :-)

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  9. @ Francis
    Oh la musique, je découvre aussi, une sacrée personnalité, un physique hors normes qu’elle assume, une combattante qui s’affirme !
    Oui, la culture c’est devenu du business avec les profesionnels que ça génére.
    Et ce ne sont pas les meilleurs qui s’en sortent le mieux, je connais quelques professionnels qui semblent avoir « réussi » c’est du moins l’impression qu’ils donnent. Certains restent naturels, d’autres deviennent arrogants.
    Ferré, oui, des textes à faire frémir, dommage qu’il n’ait pas trouvé un compositeur à la hauteur, ses chansons sont plus des textes parlés …Il faudrait réhabiller les textes de Ferré, je pense …(bon je sors, je se'ns que je vais me faire tabasser ...:-)

    @ Thomas
    Oh les fautes d’orthographe, les corriger est aussi un métier !
    A chacun ses dons et priorités !


    @ J.Earthwood
    Quel beau tableau sur l’art d’écrire
    Je t’envoie un bout de soleil réciproque.

    @ Pastelle
    Oui, quoi qu’on dise, le feedback est important, je pense que c’est un stimulant pour continuer. Savoir que ce que l’on fait donne du plaisir à d’autres …

    @ éric
    Plus sain, je ne sais pas.
    Mais c’est vrai que s’inscrire dans la vie de tous les jours donne une autre approche des choses

    @ Carole
    Un engagement plus complet, je ne suis pas sûre, travailler en usine pour faire vivre sa famille est aussi un engagement complet pas moins digne parce que pas « créatif ». J’admire les amateurs qui prennent sur leur vie pour créer sans esprit de lucre.
    Merci de ta visite et continuons à essayer de créer

    @ caro_carito
    C’est vrai, ne vivre que de sa passion est une chose difficile même si on a du talent !

    @ Marcelle
    Oui, il faut déployer beaucoup d’énergie pour avoir deux métiers, travailler pour vivre et créer pour exister autrement …

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  10. J’écris cette putain de folie dont je ne me sens pas le courage, j’écris cette raison arrimée à mes pulsions.
    J’écris ce foutu esprit qui vagabonde, clandestin, j’écris ce clandestin qui ne sort jamais sans son passeport.
    J’écris ce nomade dont le désert n’a pas un grain de sable, j’écris ce désert aux dunes de mes désirs.
    J’écris que je suis d’ici et, sans doute, d’ailleurs, j’écris d’ici mais je ne sais pas si c’est maintenant.
    J’écris ce vent qui entretient l’étincelle, j’écris mon esprit consumé par le vent…
    J’écris la route rectiligne de mes idées, j’écris mes idéaux sur des parchemins ondoyants.
    J’écris les victoires que je crois remporter, j’écris les défaites qui ne m’emporteront pas.
    J’écris comme d’autres respirent mais il se pourrait bien que je n’écrive que pour gonfler ma poitrine.
    J’écris à la va-vite pour ne rien oublier, j’écris pour oublier que j’ai une mémoire.
    J’écris, j’écris, j’écris… mais je ferais mieux d’apprendre à parler.

    vendredi, 6 juin 2008
    Et comme dit un de mes "amis", que je ne connais pas assez : "Il n’y a pas une goutte de sueur dans ce que j’écris même quand il en transpire quelque chose". Je crois qu’il est heureux d’écrire, lui…
    Au fait, c’est quoi un écrivain ?... :-)

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  11. Je te souhaite un joyeux lundi de Pâques Savarati!
    Et te remercie pour ces impressions si justes sur l'écriture...
    Pour la vidéo, je découvre... Merci!

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    1. @ J.Earthwood
      C'est drôle, j'ai l'impression de connaître cet ami ...
      Merci pour tous ces mots qui pourraient résumer une vie bien remplie :-)
      Ta question, je préfère ne pas y répondre, tant ont essayé de le faire avec un bonheur pas toujours évident ! Parfois les certitudes n'apportent rien de nouveau ou d'original ...

      @ Kenza
      Merci, ce sont juste des impressions ...qui ne valent que pour ceux qui s'y reconnaissent...ou pas !
      Passe y-un bon week-end, eh oui, le temps a passé depuis Pâques

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  12. Eh bien moi, j'avoue que ça ne me déplairait pas plus que d'aller au boulot tous les jours ;.)

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    1. Gagner sa croûte à la sueur de ses mots, sans attiser les maux, c'est parfois possible !

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  13. Claire Josserand22 mai 2012 à 01:56

    Bonjour,

    Je suis Claire Josserand l'auteur du livre cité. Je ne vis pas du tout de mon écriture et je ne pense pas que je le pourrais. Ecrire ce n'est pas sur commande, c'est un besoin, c'est mettre des mots sur la souffrance de certaines personnes qui ne les trouvent pas. Je crie pour ceux qui n'y arrivent pas. Ecrire c'est transmettre l'émotion, faire ressentir, créer de l’empathie, même si ce n'est que quelques secondes. C'est ressentir soudainement une situation et essayer d'y mettre des mots pour apaiser son coeur, c'est en pleurer souvent. Car chaque poème est une histoire que je vis intensément. Personnellement je suis comme Jena Lee dans "Mon ange", pour moi il est plus facile de trouver les mots quand je suis triste, même si je peux écrire en étant heureuse.

    Qu'importe la société de consommation, je n'écris pas pour les industriels mais pour toucher l'âme des lecteurs. La principale raison pour laquelle j'aimerais vendre mon livre c'est pour qu'on me dise encore "ça m'a touché" ou "j'ai ressentie ce que tu as écris" c'est un peu gênant car je suis pudique sur mon écriture, après tout je dévoile mon âme, mais c'est encourageant, j'ai réussi, j'ai touché des personnes...

    Je ne me sens pas auteur mais un peu artiste, j'aime écrire (poèmes, histoires fantastiques), inventer et créer. Mais il faut un métier terre à terre pour ne pas se trouver constamment dans un monde virtuel, même si je demeure une éternelle rêveuse.

    Ecrire ce n'est pas une passion, c'est une partie de moi.

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    1. Bonjour Claire
      Merci pour votre témoignage que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt.
      J'ai écrit beaucoup sur la faculté d'écrire.
      Je pense aussi que l'inspiration a besoin de se nourrir d'un sentiment de "déséquilibre" pour donner libre cours à la créativité.
      Les comiques aussi écrivent pourtant, mais que se cache-t-il derrière l'humour corrosif ou tendre ?
      D'autres revendiquent un rôle d'obervateur extérieur, un peu à la manière des psychanalystes ou des photographes, une façon de ne pas se dévoiler ...
      Je vois le fait d'écrire comme une forme de pulsion pour moi, parfois je n'en ai pas besoin mais quand ça commence, ça déborde de partout :-)
      Je vous souhaite plein de bonheur dans votre démarche ! Merci de votre visite !

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    2. Bonjour,

      Oui c'est exactement ça ! Une pulsion qui ne s’apaise que lorsque l'on a vidé notre coeur.

      Je vous remercie et vous souhaite aussi beaucoup de bonheur dans votre écriture !

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