Bien plus qu’un lit Tu cherchais le reflet de ton âme Dans un ailleurs vanté Au gré des quatre vents Avant que vienne l’aube Et se meurent les semailles Et les pleurs des amants
Bien plus qu’un lit Tu cherchais l’écho des voix profondes Qui du fond de tes bras S’annonçaient moribondes Tu n’avais plus mangé Que des croûtons de vie Tes enfants attendaient Une fleur d’ambroisie
Et tu as tout quitté Gratté tes derniers fruits Pour partir un matin Là-bas loin Dormir dans un vrai lit.
Le voyage fut long Glissant sur vagues, enfer Et le port attendu N’était que de misère
Ton lit c’est l’océan Il ne vit que pour toi Ta voix déjà se perd Au fond où tu te noies
Personne ne t’a pleuré Tu n’étais qu’un fantôme Un cadavre en sursis Là où rien ne foisonne Que bribes de sous-vies
C’est dans le lit du monde Que tu t’es endormi Mais il n’était qu'immonde Et il t’a englouti...
Elle avait perdu un peu de son âme en acceptant de se conformer à ses désirs de changement, il l’avait voulu brune, elle mordorée, avait d’abord résisté puis en femme lasse, s’était laissée convaincre de descendre un à un dans les foncés du nuancier.
Elle en était à sa troisième tentative, et son visage pâlot se découpait sous sa perruque sombre, faudrait-il recourir aux artifices du maquillage pour lui donner un semblant de carnation vivante ?
Dans le miroir elle scrutait ses yeux clairs qui tranchaient si fort avec le châtain alentour.
Non, cette femme ne lui ressemblait guère.
C’était la dernière tentative acceptée, elle lui dirait qu’il devrait trouver une brune déjà faite, qu’elle n’accepterait plus cette descente des couleurs, elle attendrait que le temps lui rende ses formes.
Elle n’attendrait pas sa réponse.
Peut-être était-il déjà en chasse, peut-être avait-il trouvée.
Elle, seule, avec sa volonté de redevenir elle-même !
et pour ne pas frustrer les brunes, le choix de Francis "">
Le sens de la fête est-il est ancré dans nos gènes. Les fêtes sont parfois de simples fêtes pour commémorer un évènement joyeux mais de plus en plus, les fêtes sont aussi des évènements provoqués par un groupe pour récupérer de l’argent.La fête à laquelle j’ai participé l'autre jour était de celle-là. Une belle immersion dans le bain de la jeunesse ! Dans une grande maison bourgeoise, les invités amis de mes amis pénètrent par un hall aménagé en vestiaire, guidés par les bougies qui escortent les marches de marbre. Un escalier majestueux mène à l’étage bloqué par une table dressée devant une peinture florale, pour éviter des intrusions indiscrètes Ce qui devait servir de living a été dépossédé de ses meubles. Au fond une estrade où une jeune comédienne récite des créations originales et ironiques accompagnée par deux musiciens.
La porte ouverte sur une cour en contrebas invite les peu frileux à profiter de la fraîcheur du soir, boire un verre ou manger un couscous maison. Ambiance bon enfant, mélange inégal des générations, sourires posés naturellement sur les lèvres, ballet des chopes en main, concert de jazz, fanfare jeune et énergique. J’essaie de me faufiler au milieu de la foule dense qui danse au rythme de l’accordéon, du saxo et de la clarinette pour prendre quelques photos, mon appareil n’assimile pas le manque de lumière, m’accable de flous plus ou moins artistiques, les musiciens bougent au rythme de leur musique et des bras s’agitent devant moi pour scander et obturer mon champ de vision…J’ai parfois l’immense chance de capter un fragment de visage net au milieu du brouhaha coloré, on sourit à mon passage, je suis devenue en quelque sorte la photographe attitrée, c’est un titre que je ne mérite pas mais ici je suis dans un monde de comédiens, j’assume mon nouveau rôle, caméra en mains ; j’ai neutralisé le flash pour ne pas incommoder les invités mais au fur et à mesure je m’affranchis. Les regards que l’on pose sur mon appareil sont compatissants, réclament mon attention
Sans que je leur demande quoi que ce soit, ils acceptent de se faire photographier naturellement, ils attendent même que je leur consacre un cliché, ils me sourient, ils me parlent. J’avais hésité à prendre mon appareil, on avait essayé de m’en dissuader, je ne le connais pas encore assez, je ne l’utilise pas au mieux.
Les résultats sont mitigés mais les organisateurs sont indulgents, ils souhaitent voir mes photos, ils en apprécient certaines, il faut dire que la bonne humeur présente dans l’assemblée se reflète sur les visages… Voilà ma première mission de reporter-photographe. Au vu des résultats, j’espère quand même qu’on me donnera une nouvelle chance. C’est parfois très gai pour les choses et les gens d’être des objets réciproques d’attention !
Je vous livre ici quelques clichés, si les photos ne sont pas belles, les modèles assurément le sont !
Pardon pour la mise en page, j'ai fait ce que j'ai pu avec blogspot :-) Entretemps, Francis m'a apporté son aide pour la mise en page ! Merci !
Entre ton cœur et ton cœur Il y a juste un interstice Si minuscule Qu’on ne le voit pas à l’œil dénudé Seules les fissures du vent peuvent le capter L’enrayer L’envahir
Toi tu t’es construit une paroi de béton Armé Parfois tu ouvres tes jalousies Pour laisser filtrer un peu d’air Déguster goulûment la tendresse offerte
Puis repu tu refermes tes branchies Jusqu’à nouvel appel d’aventures unilatérales
Je t’observe du coin de la rétine Je parviens à passe-murailler Ta muraille d’échine Dès que tu aperçois le bout de mon nez Vite tu replies ta coquille Et lances ton couperet
Mais tu te trompes L’inviolabilité n’est pas seulement Affaire de volonté De réflexe De négativisme
L’inviolabilité dépourvue de sincérité N’est qu’un leurre de plus Une forme de cécité Maladroite !
Dans la roche lamellée, les marches et les filins créaient des figures évocatrices sans qu’on puisse vraiment les identifier. Puis il y avait les suspensions de bois indéfinies dans le vide et qui pour l’œil inquiet devaient rester indéfinies.
Qu’importait d’avoir la certitude ou pas de la proximité de la terre ferme beaucoup plus bas si cette certitude était un frein au ballet mal réglé des pas hésitants ?
Les efforts du corps soutenu par le mouvement cadencé des bras et des pieds sous la caresse insistante du soleil au zénith, les désirs de pause anti-soif, les perles de sueur dont on n’arrivait même pas à capter les effluves : toute cette harmonie des retrouvailles de la pierre et de l’homme s’étalait voluptueusement sous l’œil pseudo-stoïque de la montagne au repos.