jeudi 12 mars 2015

Ce qui importe...





Peu importe qui tu sois

D’où viennent tes gènes

L’histoire de tes ancêtres

Du sud ou du nord

Autochtone ou immigré

De source noble ou modeste



Peu importe depuis combien de temps

Je te connais

Peu importe si on s’est rencontrés ou pas

Si tes mots sont sincères

Ou si tu aimes en jouer



Peu importe que tu m’aies détracée

Par résignation

Ou sage fermeté

Peu importe que tes sentiments

Prennent allure de tabous




Ce qui importe

C’est ce moment précieux

Quand le temps s’immobilise

Que mon mental part à la rencontre

De ce qu’il croit être le tien



De ma réserve je m’extirpe

Les mots alignés ou désordonnés

Béats ou tristes

Je les travaille avec minutie

Je les virtualise dans ton réel

Les réalise dans ton virtuel

Je les dépose sous l’aile

Des oiseaux messagers

Ondes parmi les ombres

Ombres parmi les ondes

Je les laisse rejoindre

Les sommets de la compréhension

Les grottes des secrets révélés

Les sources des âmes

En passe de sérénité



Lors de ces moments figés

La force de mon esprit est telle

Qu’apparaît bientôt la presque certitude

D’un amour presque partagé



Alors je me serre plus fort

Dans tes bras

Dont j’ai presque la certitude

D’avoir connu l’émoi

Tandis que mes yeux  courent

À travers les brumes opaques

Pour y découvrir ta clarté

…ce faisceau comme une pluie

De baisers tièdes après

Un orage d’été …


mardi 3 mars 2015

Gouttes



Gouttes d’huile rivetées

sur le teflon rayé

Enroulées tel un collier

Voyez comme vous fondez

Avec délice

Délayées dans la matière

Par la grâce d’un fondu enchaîné.



jeudi 12 février 2015

Toile blanchie


Une toile est toujours une toile
Quelle que soit la saison
Quand le gel alourdit ses flancs
Elle reste stoique
Elle infirme les lois
De la gravité
Même si son artisan

Reste discret


jeudi 5 février 2015

Suivre les aiguilles



Je n’arrive pas à me débarrasser d’elle
Je l’ai trouvée un soir dans un fond de grenier
Capitonnée de toiles
Et contre toute attente
Elle gémissait encore
D’un râle irrégulier
Qui faisait vibrer les aiguilles dorées

Je l’ai descendue dans ce qui me sert de chambre
Mais ses craquements emplissaient le silence
Dans l’attente d’un futur à produire
Je l’ai balancée dans le garage

Chaque fois que la porte s’ouvrait
Elle me regardait plaintive
S’immisçait dans les conversations
Alors je l’ai portée à une œuvre
Pour qu’elle honore une tombola

Mais chaque fois que je vais quelque part
Une tombola me suit
Sans savoir pourquoi j’y joue
Et gagne
Cette horloge dorée
Qui se colle à ma peau

On m’a dit qu’il existe des objets
Qui choisissent
Où ils vont finir
Leur vie
Qui ils persécuteront
Jusqu’à extinction

Quand je l’ai placée derrière ma voiture
Et que j’ai innocemment reculé
J’ai entendu un frémissement
Comme une élytre de papillon

Mais de morceaux pas de trace
Dans le miroir la nuit
parfois elle me fait un clin d’œil
Et moi d’effroi
j'écoute son cœur battre
Et
Soupirer
Sans fin




lundi 2 février 2015

Encombrement ...


Les villes sont si encombrées que parfois, il vaut mieux les survoler 

mercredi 28 janvier 2015

Amitié ...


Mon ami
Si je peux me permettre
De vous appeler ainsi
Une première fois
Ou une dernière fois
Pourquoi partez-vous
La fête n’est pas finie
Vous n’avez pas le cœur à la fête
Alors laissez juste un grain de porte entrouverte
Sans disparaître tout à fait
C’est trop tard ?



Vous êtes déjà parti ?
Vous avez plié vos bagages
Et délaissé toute adresse
Vous étiez fatigué
Ou malade jusqu’à en mourir

D’autres prendront le relais
Me dites-vous et puis les gens vous ennuient
Parce que avez commencé à les juger
Après les avoir accueillis sans préjugés
Vous prêchiez la révolte
Et ils n’étaient pas réceptifs ?
Vous avez mis vos espoirs dans un nouveau régime politique
Qui vous a déçu
Parce qu’au fond vous êtes un indécrottable idéaliste
Vous n’avez pas fait la part des êtres
Qui amis ou quidams
Vous avez éteint
Votre portable
Votre téléphone
Décidé de vous faire le mort virtuel

Vous êtes parti dans les rues
Pour rencontrer quelqu’un qui fut vrai
Et semble-t-il vous l’avez trouvé
Quelqu’un qui vous ferait oublier l’échec
Quelqu’un qui n’aurait pas de passé
Rien que vous pour avenir

Vous avez relégué vos mots
Au fond de votre grenier
Pourtant
Vous aviez un talent merveilleux
Une énergie folle
Un tel désir de communiquer
De sentir
De partager

Vous avez oublié
Tout oublié ?
Vous avez jeté vos amis
Ceux qui vous aimaient pour vous
Sans rien attendre en retour
Les vrais amis, définitivement
attentifs disponibles

Lorsque vous descendrez de votre nuage d’ivresse
- L’euphorie
Au fil du temps perd son ardeur originelle
Vous le savez pourtant-
Vous qui étiez
Un brin séducteur
A dose parcimonieuse 
Une personne à la fois

Oh quelque âme malveillante
A volé votre nom
A volé vos paroles
Et vous ne réagissez même pas
Vous si soucieux
D’équité
De justice
Qu’êtes-vous aujourd’hui devenu ?



J'ai toujours associé l'amitié à une porte à laquelle, lorsque plus rien ne va, on peut venir à tout moment, même au milieu de la nuit. La porte s'ouvre. L'ami est là. Bienveillant. Pas même surpris.
Il dit seulement "entre". Il ne demande rien. il écoute sans juger...
Et voilà que cette porte, pour moi, n'existait plus. Verrouillée sur le vide. ...(Pierre Péju)

mercredi 7 janvier 2015

L'attente

Derrière la fenêtre, l'attente patiente, le voile qui promet, les cygnes en suspension ...Viendra-t-il bientôt mon bien aimé ?