mercredi 13 mars 2013

Un coeur tout vert



















Un cœur tout vert est tombé du toit
Tramé de mille brindilles fraiches
Reconstitué par magie
Ventricule
Oreillette
Oreillette
Ventricule
Il explore ses pépiements
Déserts
Comble les fissures
Conserve la chaleur
Des premiers printemps
Il attend
Que ses fantômes
Reviennent
Et l’emportent
Pour tout reconstruire.

jeudi 7 mars 2013

Visite à l’ambassade

















Nous sommes presque à l’heure, il fallait aussi compter sur la circulation en ville, tous les feux rouges de Copenhague se sont donné les mots, seulement un quart d’heure sur le planning. Heureusement que la ville n’est pas trop grande et les sémaphores omniprésents.
Le drapeau belge flotte allègrement au soleil d’un superbe pavillon qui se dresse derrière un grillage sécurisé.
Nous n’avons pas le temps de nous faire annoncer. Un groom noir vêtu d’une veste immaculée nous interpelle et nous ouvre la porte. Nous sommes attendus.
On se croirait revenu à l’époque de Tintin au Congo.
L’ambassadeur et sa femme nous accueillent dans leur « petit » salon qui est aussi vaste que mon rez-de-chaussée. Belle lumière filtrée, vue champêtre sur un jardin parfaitement entretenu.
Sur une table basse, à l’entrée, photo d’Albert et Paola ; autre table un peu plus loin, même pose classique : Baudouin et Fabiola. Ici on sent la continuité du concept de royauté.
Nous nous asseyons dans un divan moelleux, super confortable face à nos hôtes.
L’ambassadeur a dirigé le bureau de mon mari au moment d’une restructuration, il y a quelques années. Ils ont gardé un bon souvenir de cette collaboration. « Si vous passez par Copenhague, je serai content de vous revoir ».  On parle de sujets variés, de la douceur de vivre en Scandinavie, de l’importance de la lumière si différente et si belle, des sites à visiter dans la région, des difficultés de la langue notamment dans sa prononciation particulière.
Le serviteur nous a versé le café ou le jus de pommes et dépose sur la grande table basse un plateau couvert de mignonnettes rangées soigneusement à la manière des couleurs du drapeau belge : rouge (Mignonnettes au lait)  doré (variante de jaune pour les mignonnettes chocolat noir) et noir (chocolat noir de noir)
Raffinement dans le détail patriotique et clin d’œil à ce monument gastronomique qu’est le chocolat en Belgique (malheureusement Côte d’or qui a gardé son nom est la propriété de Kraft, mais qu’importe si la qualité perdure, malgré une évidente fuite de capitaux !).
Monsieur l’Ambassadeur doit partir, il nous laisse en compagnie de sa charmante épouse avec qui je converse de ma prochaine escapade, un jour à Copenhague, les sites à voir dont le diamant noir, la superbe bibliothèque(comment pourrais-je l’ignorer ?), synthèse harmonieuse de design et d’art classique…
Nous devons aussi repartir, les vacances sont finies, peut-être irons-nous faire un tour de ville escortés par de paisibles cyclistes et admirer la traditionnelle petite sirène, symbole de la ville, glorifiée par Hans Christian Andersen.

Juste parce qu'elle est danoise :-)

samedi 2 mars 2013

Suppliques

Ces suppliques d’enfants à hauteur de genoux d’adultes
Combien elles demandent d’extensions de vertèbres cervicales
Pour toucher leur but géant.

Toi tu n’imagines même pas combien de fois je t’appelle
Te regarde avant que tu veuilles sortir de ton monde pour t’abaisser au mien.

Je sais pourtant
Qu’il y a bien longtemps toi aussi tu es passé par là
Mais tu as oublié cette peur de perdre le contact.
Ou le monde était plus attentif à tes craintes
Ou personne ne s’est jamais penché vers toi

Alors tu fais comme si
Tu devenais disponible
D’un œil distrait continues de regarder le spectacle
Et moi je continue de n’en rien voir …


dimanche 24 février 2013

Dites le avec ...

Le fleuriste aime se mettre au vert



mardi 19 février 2013

A retort et à raison




























J’ai beau chercher
Dans les sangs blancs de sous-vent n’ire
Je n’arrive pas à détecter le mot ment du glisse-ment
Le pas nul-time qui fit dé-faillir.
Nous étions si bien et je ne m’attendais qu’aux miel-heures
Cela aurait pu durer presque jusqu’à une éter-nuitée.
Partie quelques ajours
je t’éperdu de vue.
Quand je suis revenue tu avais presque complètement dis-jonc thé
Sans la moindre explication.
Notre univers collectif s’était reste-train
Jusqu’à peau de chat-malangrin
Que même les mots n’arrivaient pas à trouer…
Entre les cils lances des actes de constriction
Je me demande
Encore
quels torts j’ai semés
Pour de si tardives vendanges …

Petit clin d'oeil à Veronica dont j'essaie en vain d'imiter la virtuosité  avec laquelle les mots se jouent d'elle et de nous !


dimanche 17 février 2013

La petite fille qui vivait dans un ballon.- un texte de Cari Carito

J'ai découvert ce superbe texte de cari carito et ai eu envie de l'illustrer, merci aux "heures de coton" d'avoir accepté cette bien agréable collaboration.

La petite fille qui vivait dans un ballon  

Je l’ai découverte, un après-midi pluvieux, au beau milieu de mes fraisiers. Nena. Elle portait sur elle toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : jaune, vert, avec des trainées de boue, un short bleu ciel et d’improbables chaussettes montantes.
-    J’ai perdu mon ballon.
Je n’ajoutai pas qu’elle avait aussi fait une razzia sur mes maras des bois. Ses joues rondes étaient maculées du jus de ses victimes
-    Tu as goûté ?
Elle secoua la tête et me suivit en traînant les pieds dans la cuisine. Elle dévora une épaisse tartine beurrée et je lui servis une tasse de chocolat.
-    C’est toi qui écoutes cette musique ?
Je lui expliquai que Charlie, mon mari, adorait le jazz. Moi ? Non. Mais ça ne me dérangeait pas. Je préférais mettre en route mon poste et écouter n’importe quelle radio.
-    Il y a une balançoire au fond du jardin ?
Un silence
-    Et une cabane aussi. Je l’ai vue.
-    Oui. C’était à mes enfants mais ils habitent loin maintenant et sont bien trop grands.
-    Loin comment ?
-    Glasgow et Lausanne.
A sa mine étonnée, je compris qu’elle ne savait pas où étaient ces villes. C’était un petit bout de huit ans après tout. Peut-être neuf. J’apportais un atlas. Son regard brilla aussitôt.

Lire la suite chez caro carito


mercredi 13 février 2013

Mouchalécran



Sur les crans plus de visites
Dans les airs plus de voix
Sur la page blanche
Une mouche noire
Installée face au vide
Scotchée par une glu virtuelle
Attirée par l’absence de lumière
Composée d’une multitude de couleurs
Elle reste là stoïque
Attend un signe
De ne je sais
Quel reliquat alimentaire.

La pièce autour
Est déserte
Ses sœurs ont émigré ailleurs.
Elle a passé le mur de la virtualité
S’est désintégrée au visible
De l’autre côté du miroir
Les nanoéléments l’ont modelée
Adoptée engloutie.
Il n’en reste que
Quelques minuscules chiures
Noires
Dans le coin septentrional de l’écran.

jeudi 7 février 2013

Banc ensommeillé : arrêt sur image



Sous la veste rouge
Couleur passée
Carré de café
Marbrure d’alcool
Un tablier dépasse
Un fil noir a trouvé là refuge

Dans ses savates grises
Se débattent des pieds
Pour garder leur navire

Elle s’assied
Sur un banc
Dépose ses cabas aux formes
Irrégulières
Baisse la tête
Nie les regards critiques



Elle reste là
Des heures
Placide
Muette au milieu
De la ville tourmentée
Lézarde au soleil soldé
D’octobre

Chez elle
Ça pue le riche
Alors pour sortir de l’apnée
Elle sort
Trifouille les poubelles
La vie des gens
Petits ou grands
S’y affiche dans sa nudité

A travers les objets déchus
Les odeurs putrides
Les papiers graisseux
Perspective des tonnes de trésors
Cachés
Jamais à court d’idées
Ne sera …

mardi 5 février 2013

Un sourire double, un ...

Un sourire
sur un plateau
et les soucis s'envolent...




vendredi 1 février 2013

En parlant de pieds...


Photo Clelia P





















Elle m’a envoyé des pieds
Des grands des petits des niais
Raffinés
Dépoussiérés
Dégingandés
Des pieds à vendre
Au marché sur Ebay

Elle a demandé
A qui c’est
Ces pieds appareillés
Démodés
Dépassés

Elle les a classés
Par couleurs
Par grandeurs
Par usure
Par chaussures

Et du haut
De ces photos
Les pieds parlent encore
Le langage des cor(p)s…