jeudi 7 février 2013

Banc ensommeillé : arrêt sur image



Sous la veste rouge
Couleur passée
Carré de café
Marbrure d’alcool
Un tablier dépasse
Un fil noir a trouvé là refuge

Dans ses savates grises
Se débattent des pieds
Pour garder leur navire

Elle s’assied
Sur un banc
Dépose ses cabas aux formes
Irrégulières
Baisse la tête
Nie les regards critiques



Elle reste là
Des heures
Placide
Muette au milieu
De la ville tourmentée
Lézarde au soleil soldé
D’octobre

Chez elle
Ça pue le riche
Alors pour sortir de l’apnée
Elle sort
Trifouille les poubelles
La vie des gens
Petits ou grands
S’y affiche dans sa nudité

A travers les objets déchus
Les odeurs putrides
Les papiers graisseux
Perspective des tonnes de trésors
Cachés
Jamais à court d’idées
Ne sera …

12 commentaires:

  1. Saisissant, un poème saisissant et pourtant nous en voyons de plus en plus de personnes en situation précaire, plus que précaire à qui on prend leur dignité en tournant notre regard, en niant tout simplement cette triste réalité

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  2. Le soleil est plus que soldé, il est bradé chez nous ces jours-ci...
    Poignant tes mots et admirablement illustrés!
    Toujours pas de crêpes? Tu peux passer chez moi, il en reste encore quelques unes...

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  3. @ Moun
    Merci, la précarité est malheureusement le propre d'une société qui se décrépit.

    @ :-)
    Merci !

    @ Kenza
    Qu'entends-je : soleil bradé, vite, j'accours, d'autant plus qu'il reste quelques crêpes. (même si j'en ai déjà mangé:-)

    @ JEA
    Son banc solaire ne semblait pas la tenir vraiment au chaud, elle a gardé son imperméable :-)

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  4. Un poème réaliste, au ton juste.

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    1. Merci Marcel, contente de te revoir !
      Tes blogs sont parfois incognito :-) mais tes haïkus toujours percutants.

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  5. Un poème et une photo hélas d'actualité ...
    Merci pour ta visite chez moi !
    Très beau week-end à toi !
    Bises
    Cathy

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  6. Un beau portrait plein de tendre humanité...

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  7. Un beau texte pour accompagner cette photo une peu triste...

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    1. Oui, mais peut-être ne faut-il pas toujours se fier aux apparences :-)
      Merci Marie !

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