Gare du Midi
Le train
m’engloutit
Dimanche
soir
Jour de
foire
Pressée de
m’asseoir
Après la
course
Première
banquette
En face
Un couple
Elle me
regarde
En
ébauchant un sourire
Presque
Parce que
j’ai l’impression
D’y lire
une certaine
Rancune
Impatience
d’être
Dérangée
dans son tête-à-tête
Amoureux.
Son beau
visage lisse
Interroge
Scrute mon
regard
Nos
textures de peau si différentes
Nos yeux si
différents
Nos mondes
aussi sûrement
-c’est moi
l’étrangère- je le sens
Toujours
l’ébauche d’un sourire
Presque un
point d’interrogation
Lui me
regarde à peine
Noyé dans
le profil de sa belle
Tout occupé
à s’approprier
Cette
partie d’elle
Sa main
impérieuse posée
Langoureusement
Sur ses
genoux voilés
Premier
arrêt
Ils se
lèvent
D’autorité
Il lui
prend la main
Tandis
qu’elle me jette un dernier regard
Comme
sortie d’un film des années ‘50
Noir et
blanc
Avec juste
ce qu’il faut de
Soleil
Pour
dévider des
Couleurs filtrées.