jeudi 30 décembre 2010

Ressemblance




Je te parle et voilà que l’on se ressemble.
Vite on a gommé les aspérités des premiers débuts
Étalé le sable doux sur la plage nue
On s’est blotti dans les remparts des grains lisses

Je te regarde et me vois en miroir
Toi dont je n’ai pas encore dessiné le visage
Sur l’ardoise du passé

Ton sourire invisible illumine
Les coins obscurs du jardin
La rosée prend des allures d’étoile
Les épines lissent leur contour
Deviennent caresses infinies

Dans la lueur naissante
J’ai rencontré ta main
Tendue
Douce au toucher
Et de ma main j’ai construit
Une histoire

Je te parle et voilà que l’on se ressemble
Le présent s’arrête
Et déborde mon continent
Ne pars pas
Pas encore …

lundi 20 décembre 2010

Dans la neige




Les framboisiers se sont habillés de blanc et le jardin paraît grandi.

Dehors un chaton a posé ses doux coussinets sur l’étendue glacée et cherche en vain quelque coin d’ombre, le long des murs pour avoir le contact plus agréable - semble-t-il - avec la pierre humide.
Puis il disparaît sans rien dire. Je ne connaîtrai jamais sa réponse.

Je sais simplement qu’il est bien cruel de le laisser dehors malgré son pelage étoffé qui se confond par endroits avec la neige. Seuls quelques tâches gris perle, deux yeux émeraude et un petit museau tout rose attestent de son existence matérielle derrière les petits flocons légers qui estompent ses empreintes volatiles.

mercredi 15 décembre 2010

Duvet



Il tombe des flocons virevolteurs

La glace peu
à peu
perd sa
transparence
les plumes deviennent
édredons
les amas
s’amassent
repères recouverts

Je marche en aveugle sur le sol qui croustille

Timide j’ai toujours peur de briser
la glace

jeudi 9 décembre 2010

Marché de pluie




Il pleut sur la ville, sur la campagne, sur mon cœur ou ce qui me reste d’âme
De grandes trombes presque tièdes qui ne suffisent pas à réchauffer.
Sur le marché presque vide, les commerçants comptent leurs clients et s’apprêtent à remballer leurs marchandises à peine déballées.
En me servant, ce jeune marchand sympathique relativise la situation : je rentrerai plus tôt, ma femme et mes enfants seront contents de passer plus de temps avec moi.
Son enthousiasme me fait sourire, qui sait combien de temps durera cette situation, quand les premières disputes auront éraillé l’entente des premières années, quand les enfants mèneront leur combat d’adolescents contre le monde établi ?
La pluie qui rend au ciel cette griseur d’automne aurait-elle autant de facettes que nous avons d’opinions sur le vivre ?

samedi 4 décembre 2010

Puzzle




Sur le grand échiquier de la vie
Une pièce de puzzle à jamais terminé
Passant d’ombres à zones de lumière
Nuit à jour
Orage à sérénité

Brume à contours marqués
Des vases contrastés
Sentinelles immobiles
Emportent
Nos pensées
Ramènent nos pas
Dans les ornières
De la banalité

Jusqu’à ce
Qu’un éclat...