mercredi 29 février 2012
Bien plus qu'un lit
Bien plus qu’un lit
Tu cherchais le reflet de ton âme
Dans un ailleurs vanté
Au gré des quatre vents
Avant que vienne l’aube
Et se meurent les semailles
Et les pleurs des amants
Bien plus qu’un lit
Tu cherchais l’écho des voix profondes
Qui du fond de tes bras
S’annonçaient moribondes
Tu n’avais plus mangé
Que des croûtons de vie
Tes enfants attendaient
Une fleur d’ambroisie
Et tu as tout quitté
Gratté tes derniers fruits
Pour partir un matin
Là-bas loin
Dormir dans un vrai lit.
Le voyage fut long
Glissant sur vagues, enfer
Et le port attendu
N’était que de misère
Ton lit c’est l’océan
Il ne vit que pour toi
Ta voix déjà se perd
Au fond où tu te noies
Personne ne t’a pleuré
Tu n’étais qu’un fantôme
Un cadavre en sursis
Là où rien ne foisonne
Que bribes de sous-vies
C’est dans le lit du monde
Que tu t’es endormi
Mais il n’était qu'immonde
Et il t’a englouti...
dimanche 26 février 2012
Au delà du simple visible
mercredi 22 février 2012
Juste une question de couleurs
Elle avait perdu un peu de son âme
en acceptant de se conformer à ses
désirs de
changement,
il l’avait voulu brune, elle
mordorée, avait d’abord résisté puis en
femme lasse, s’était laissée convaincre de descendre un à un dans les
foncés du nuancier.
Elle en était à sa troisième tentative, et
son visage pâlot se découpait sous
sa perruque sombre, faudrait-il recourir aux
artifices du maquillage
pour lui donner un semblant de
carnation vivante ?
Dans le miroir
elle scrutait
ses yeux clairs qui tranchaient si fort avec
le châtain alentour.
Non, cette femme ne lui ressemblait guère.
C’était la dernière
tentative acceptée,
elle lui dirait qu’il devrait trouver
une brune déjà faite,
qu’elle n’accepterait plus
cette descente des couleurs,
elle attendrait que le temps lui rende
ses formes.
Elle n’attendrait pas
sa réponse.
Peut-être était-il déjà
en chasse, peut-être avait-il trouvée.
Elle, seule, avec
sa volonté de redevenir
elle-même !
et pour ne pas frustrer les brunes, le choix de Francis
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mercredi 15 février 2012
Une fête
Le sens de la fête est-il est ancré dans nos gènes.
Les fêtes sont parfois de simples fêtes pour commémorer un évènement joyeux mais de plus en plus, les fêtes sont aussi des évènements provoqués par un groupe pour récupérer de l’argent.La fête à laquelle j’ai participé l'autre jour était de celle-là. Une belle immersion dans le bain de la jeunesse !
Dans une grande maison bourgeoise, les invités amis de mes amis pénètrent par un hall aménagé en vestiaire, guidés par les bougies qui escortent les marches de marbre. Un escalier majestueux mène à l’étage bloqué par une table dressée devant une peinture florale, pour éviter des intrusions indiscrètes
Ce qui devait servir de living a été dépossédé de ses meubles. Au fond une estrade où une jeune comédienne récite des créations originales et ironiques accompagnée par deux musiciens.
La porte ouverte sur une cour en contrebas invite les peu frileux à profiter de la fraîcheur du soir, boire un verre ou manger un couscous maison.
Ambiance bon enfant, mélange inégal des générations, sourires posés naturellement sur les lèvres, ballet des chopes en main, concert de jazz, fanfare jeune et énergique.
J’essaie de me faufiler au milieu de la foule dense qui danse au rythme de l’accordéon, du saxo et de la clarinette pour prendre quelques photos, mon appareil n’assimile pas le manque de lumière, m’accable de flous plus ou moins artistiques, les musiciens bougent au rythme de leur musique et des bras s’agitent devant moi pour scander et obturer mon champ de vision…J’ai parfois l’immense chance de capter un fragment de visage net au milieu du brouhaha coloré, on sourit à mon passage, je suis devenue en quelque sorte la photographe attitrée, c’est un titre que je ne mérite pas mais ici je suis dans un monde de comédiens, j’assume mon nouveau rôle, caméra en mains ; j’ai neutralisé le flash pour ne pas incommoder les invités mais au fur et à mesure je m’affranchis.
Les regards que l’on pose sur mon appareil sont compatissants, réclament mon attention
Sans que je leur demande quoi que ce soit, ils acceptent de se faire photographier naturellement, ils attendent même que je leur consacre un cliché, ils me sourient, ils me parlent. J’avais hésité à prendre mon appareil, on avait essayé de m’en dissuader, je ne le connais pas encore assez, je ne l’utilise pas au mieux.
Les résultats sont mitigés mais les organisateurs sont indulgents, ils souhaitent voir mes photos, ils en apprécient certaines, il faut dire que la bonne humeur présente dans l’assemblée se reflète sur les visages…
Voilà ma première mission de reporter-photographe. Au vu des résultats, j’espère quand même qu’on me donnera une nouvelle chance. C’est parfois très gai pour les choses et les gens d’être des objets réciproques d’attention !
Je vous livre ici quelques clichés, si les photos ne sont pas belles, les modèles assurément le sont !
Pardon pour la mise en page, j'ai fait ce que j'ai pu avec blogspot :-)
Entretemps, Francis m'a apporté son aide pour la mise en page ! Merci !
Merci à J.E. pour cette redécouverte !
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vendredi 10 février 2012
Fidèles au poste
Par tous les temps
Un peu assoupis sans doute
Mais peut-on leur en vouloir ?
ça fait si longtemps, déjà !
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mercredi 8 février 2012
Interstice
Entre ton cœur et ton cœur
Il y a juste un interstice
Si minuscule
Qu’on ne le voit pas à l’œil dénudé
Seules les fissures du vent peuvent le capter
L’enrayer
L’envahir
Toi tu t’es construit une paroi de béton
Armé
Parfois tu ouvres tes jalousies
Pour laisser filtrer un peu d’air
Déguster goulûment la tendresse offerte
Puis repu tu refermes tes branchies
Jusqu’à nouvel appel d’aventures
unilatérales
Je t’observe du coin de la rétine
Je parviens à passe-murailler
Ta muraille d’échine
Dès que tu aperçois le bout de mon nez
Vite tu replies ta coquille
Et lances ton couperet
Mais tu te trompes
L’inviolabilité n’est pas seulement
Affaire de volonté
De réflexe
De négativisme
L’inviolabilité dépourvue de sincérité
N’est qu’un leurre de plus
Une forme de cécité
Maladroite !
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dimanche 5 février 2012
Parcours en altitude
Dans la roche lamellée, les marches et les filins créaient des figures évocatrices sans qu’on puisse vraiment les identifier.
Puis il y avait les suspensions de bois indéfinies dans le vide et qui pour l’œil inquiet devaient rester indéfinies.
Qu’importait d’avoir la certitude ou pas de la proximité de la terre ferme beaucoup plus bas si cette certitude était un frein au ballet mal réglé des pas hésitants ?
Les efforts du corps soutenu par le mouvement cadencé des bras et des pieds sous la caresse insistante du soleil au zénith, les désirs de pause anti-soif, les perles de sueur dont on n’arrivait même pas à capter les effluves : toute cette harmonie des retrouvailles de la pierre et de l’homme s’étalait voluptueusement sous l’œil pseudo-stoïque de la montagne au repos.
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