dimanche 28 novembre 2010
Choses bancales
En littérature
Un nouveau concept était né
La poésie des choses bancales
Les intellos diraient
Qu’il s’agissait encore d’un nivellement
Par le bas
Un rabotage des crêtes en quelque sorte
Quoi ?
Mettre la poésie aux mains des manants
De ces juste alphabétisés
Qui se gaussent de pouvoir aligner
Des syllabes
Dans un ordre capricieux
Et surtout pas de rime
La rime déprime
La rime décime la créativité
La créativité des masses apporte du sang nouveau
La poésie en fast-food
La poésie en barquettes prêtes à être enfournées
La poésie en veux tu en voilà
Habillée de paillettes achetées par kilos au bazar du coin
C’était la mort
Du toro
Dans l’arène
Un combat injuste
Contre l’esthétique
Contre la spécificité de l’écriture
La négation de leur statut de classe
Tellement supérieure
La poésie des poubelles
Des couches-culottes souillées
Des pieds de nez à l’étiquette
Des jurons élevés au rang d’ukase
Il fallait donner sa chance
À tout le monde
Rendre accessible les mots
Les rendre extensibles
Et jeter les classiques au pilon
C’était impératif
Ceux qui ne s’y pliaient pas
Seraient rudement sectionnés.
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je crois que je n'ai pas tout compris... je crois que c'est à cause de la photo!
RépondreSupprimer@ Aléna
RépondreSupprimerJe l'avais dit que c'était bancal!
La photo est morcelée, comme ce texte ... Je vais chercher le mode d'emploi ...
je suis pour la liberté d'expression
RépondreSupprimeret c'est l'âme qui fait d'un poème un poème
et non seulement les belles phrases.
c'est pourtant joli la poésie des choses bancales...
RépondreSupprimerje n'ai pas trop compris si toi tu aimais ça ou pas ;)
moi non plus je n'ai pas compris ce que tu défends ici... mais en tout cas tu décris un combat, ça c'est certain. qui a gagné ? Le "vers libre ne date pas d'hier. les surréalistes ont été les premiers à défendre la poésie spontanée, celle qui laisse parler l'inconscient. Tiens c'est encore Lautréamont qui a dit : « La poésie doit être faite par tous, non par un » relayé par Paul Eluard pour qui la poésie est au service de la désaliénation de l'individu. Mais que devient ce "tous" formaté par la société de consommation de masse ? je trouve que l'ambiguïté de ton poème pose bien la question.
RépondreSupprimer+
RépondreSupprimerPourquoi écrire ?
se reposer sur ses lauriers
fanés.
+
Pourquoi écrire ? Parce que tous capables, si on en a envie. Et on s'en fout des bien-pensants de tous bords.
RépondreSupprimer@ imagine
RépondreSupprimerL'âme tout aussi subjective que le reste !
Ah, liberté d'expression ...
@ Mu Lm
Moi, je n'ai rien dit, du moins, rien de définitif. Simplement lancé quelques pavés !
@ Karole
Personne ne gagne dans ce domaine, les modes se suivent, s'annihilent, se reconstruisent. Ce que je défends : être soi-même au-delà des modes, au-delà des diktats de l'intelligentsia qui prône des règles pour protéger ses acquis ou ne pas partager sa part du "marché". Cette ambiguïté découle de la complexité de l'argument. Je ne fais partie d'aucune école, je ne suis pas écrivaine, je regarde autour de moi et me pose des questions, je les exprime ici. Merci de me lire.
@ Marcel
Oui, pourquoi ? C'est parce qu'on n’a pas trouvé la réponse qu'on continue a écrire, peut-être ...
@ co errante
RépondreSupprimerFemme qui sais dompter les mots, bien sûr que tu es capable. Chacun a le mode d'expression qui lui convient et tant mieux s'il convient aussi aux autres. Et s'il ne convient pas, tant pis (je ne dirai pas pour qui !).
non! ne cherche pas le mode d'emploi... c'est bien aussi quand il n'y en a pas :)
RépondreSupprimerrrivé hier je rêve de phrases qui n ont ni queue ni tête ni ponctuation ni majuscule c'est grave mademoiselle saravati je vous le demande
RépondreSupprimerLes gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes.
RépondreSupprimerLes premiers principes doivent être hors de discussion.
J’accepte Euripide et Sophocle ; mais je n’accepte pas Eschyle.
Ne faites pas preuve de manque des convenances les plus élémentaires et de mauvais goût envers le créateur.
Repoussez l’incrédulité : vous me ferez plaisir.
Il n’existe pas deux genres de poésies ; il n’en est qu’une.
Il existe une convention peu tacite entre l’auteur et le lecteur, par laquelle le premier s’intitule malade, et accepte le second comme garde-malade. C’est le poète qui console l’humanité ! Les rôles sont intervertis arbitrairement.
Je ne veux pas être flétri de la qualification de poseur.
Je ne laisserai pas des Mémoires.
La poésie n’est pas la tempête, pas plus que le cyclone. C’est un fleuve majestueux et fertile.
Ce n’est qu’en admettant la nuit physiquement, qu’on est parvenu à la faire passer moralement. O Nuits d’Young ! vous m’avez causé beaucoup de migraines !
On ne rêve que lorsque l’on dort. Ce sont des mots comme celui de rêve, néant de la vie, passage terrestre, la préposition peut-être, le trépied désordonné, qui ont infiltré dans vos âmes cette poésie moite des langueurs, pareille à de la pourriture. Passer des mots aux idées, il n’y a qu’un pas.
Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne faut pas faire, les singularités chimiques de vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la démence, le splëen, les épouvantements raisonnés, les inquiétudes étranges, que le lecteur préférerait ne pas éprouver, les grimaces, les névroses, les filières sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagérations, l’absence de sincérité, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cours d’assises, les tragédies, les odes, les mélodrames, les extrêmes présentés à perpétuité, la raison impunément sifflée, les odeurs de poule mouillée, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des déserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifère, noctambule, visqueux, phoque parlant, équivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anémique, borgne, hermaphrodite, bâtard, albinos, pédéraste, phénomène d’aquarium et femme à barbe, les heures soûles du découragement taciturne, les fantaisies, les âcretés, les monstres, les syllogismes démoralisateurs, les ordures, ce qui ne réfléchit pas comme l’enfant, la désolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfumés, les cuisses aux camélias, la culpabilité d’un écrivain qui roule sur la pente du néant et se méprise lui-même avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats sérieux sur les axiômes sacrés, la vermine et ses chatouillements insinuants, les préfaces insensées, comme celles de Cromwell, de Mlle de Maupin et de Dumas fils, les caducités, les impuissances, les blasphêmes, les asphyxies, les étouffements, les rages,-devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de réagir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe si souverainement.
Un manifeste pour le nouveau programme de philosophie des classes de seconde de nos têtes blondes?
RépondreSupprimer@ aléna
RépondreSupprimer:-)
@ Carmelo
Au contraire, c'est un bon début !
@ Anonyme
Merci pour ces extraits de Lautréamont.
A part cela, quelque chose de personnel à ajouter ?
@ jeandler
oui, dans le genre clair-obscur pour mieux brouiller les pistes ...