jeudi 4 novembre 2010
Abandon
Elle gisait là, au milieu d’un champ, sur une petite route de campagne déserte.
La cruauté des gens n’avait-elle pas de limites, elle avait servi fidèlement de réceptacle pour les postérieurs les plus divers, avait subi les assauts grattouillés des matous limeurs.
Elle était passée du salon à l’arrière cuisine presque sans transition, on l’avait jetée une première fois sur la rue, elle avait passé une nuit d’angoisse an attendant le camion-poubelle.
Par chance, des étudiants l’avaient récupérée avant le grand fauchage pour lui faire exécuter des prouesses photographiques.
L’année scolaire était terminée, ils devaient vider leur kot et se débarrasser de leurs vieilleries.
L’un d’eux avait pensé la faire passer entre les mains habiles d’un copain ébéniste, l’avait emportée dans le bric-à-brac de sa 2 CV déglinguée, s’était reviré en cours de route, imaginant déjà la tête des parents en voyant cette épave, avait pris un chemin de campagne et dans un dernier sursaut de non-violence, l’avait déposée délicatement sur la terre dont elle sentait déjà la moiteur dans ses flancs !
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j'adore les rencontres incongrues !
RépondreSupprimer"Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie." Isidore Ducasse dit Comte de Lautréamont
RépondreSupprimerah mais, je crois plutôt qu'elle se barre! en stop! elle en a marre de tous ces fessiers, elle veut voir du pays, partir, voyager, vivre sa vie, sa vie sans fessiers!
RépondreSupprimeroh ! oui elle se casse ! raz le cul ;-)
RépondreSupprimer@ K.
RépondreSupprimerBelle référence, je m'incline !
Elle plie mais ne casse pas !
@ Aléna
Pourtant tous ces fessiers la tenaient (partiellement) bien au chaud ! Vie de chaise !
L'air de rien, elle s'est mise au vert.
RépondreSupprimerjoli instantané
RépondreSupprimerau fait c'est quoi le kot ?
Saravati : ça ne mérite pas un tour de rein en tout cas ! Google ça aide : tu te souviens de "rencontre fortuite" et "machine à coudre" et le moteur fait le reste. tac : copier / coller le tour est joué ... ;-))
RépondreSupprimerSûrement très pratique pour faire du stop sur cette petite route de campagne, non ? ;-)
RépondreSupprimerje connais un taxidermiste
RépondreSupprimerqui empaille les chaises.
J'dis ça , c'est juste pour rendre service , hein ...
@ Gilbert
RépondreSupprimerC'est de saison, malgré l'automne et ses lueurs cuivrées !
@ Lu ML
En Belgique, logement d'étudiant.
@ K.
Petite futée !
@ co errante
ça, c'est une idée géniale mais que fait-on de la chaise quand une voiture s'arrête ?
@ Carmelo
Ah, vous aussi, animiste ?
où sont les sillons ? ;)
RépondreSupprimer@ imagine
RépondreSupprimerUne hallucination, sans doute.
Bon, j'avoue, je les ai fait disparaître, c'était un test (pas concluant) ... toujours en lutte avec Windows 7. J'attends houes et herses !
Tu dois être belge, toi ! je vois dans un com "c'est quoi un kot?"..et bien c'est un mot belge pour désigner une chambre d'étudiant avec le plus souvent une pièce communutaire que partagent tous les kotteurs de l'étage.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce texte. Sa force est son originalité, comme souvent chez toi, et sa capacité d'attendrir sur un objet un lecteur qui se croit revenu de beaucoup de choses.....
@ Edouard
RépondreSupprimerOui, j'avoue, nous appartenons à une espèce en voie de presque disparition.
Merci. J'avoue aussi que j'ai un orienté la place de cet objet dans ce décor champêtre. Le reste a découlé de source !
"Objet inanimé avez-vous donc une âme ?" Et bien oui, ils en ont une ! Combien d'assis sur cette chaise à l'abandon des corps ?
RépondreSupprimerBaisers à toi
@ Brigitte
RépondreSupprimerToutes ces chaleurs accumulées lui ont sans doute donner vie. Belle journée à toi !
que d'aventures elle a vécues cette chaise! Et que tu les racontes bien!
RépondreSupprimerMerci Gazou, j'espère pour elle qu'elle a survécu depuis !
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