mercredi 13 octobre 2010

Vacances-bruine à Ostende




Je regarde la mer
Sur la vieille carte postale jaunie
Fraîchement sortie d’un coffret argenté
Piqueté d’un embryon de rouille
Du fond de mon grenier
Du fond de ma mémoire

Je me souviens
Week-end d’exil
Deux adolescentes en mal d’amour
Ce petit hôtel modeste
Désert en ces pluvieux jours de février
On mangeait en silence ce copieux repas du soir
Sans même entendre une mouche voler
Dans le resto ouvert rien que pour nous
Ils attendaient sans doute que l’on fasse vite
Pour fermer et récupérer un peu des longues stations debout des saisons estivales sans répit.

C’était la mode des parapluies transparents
Qui enveloppaient tout le haut des silhouettes

Et cette promiscuité avec le corps arqué
Qui leur permettaient de résister au vent
Chacune dans sa coque emmitouflée
Voix estompées sous la houle des vents

Malgré la bruine transformée en presque gouttelettes de brume
Nous avions l’impression de voir où nous marchions
Sur les pierres grises de la digue
Sur les coquillages écrabouillés dans le sable des dunes
Et les bancs de sable inondés et déserts.

21 commentaires:

  1. j'aime beaucoup l'atmosphère pluvieuse de ce poème... propice à la nostalgie...
    :)

    RépondreSupprimer
  2. http://www.youtube.com/watch?v=nMdBVAiM-pI&feature=related

    RépondreSupprimer
  3. ah ! ben on dirait du vécu en tout cas ;-) j'aime bien ça.

    RépondreSupprimer
  4. La rouille en bruine est contagieuse... Chez moi, portée par les embruns, elle est en bleu.

    RépondreSupprimer
  5. @ Mu Lm
    Incomparable nostalgie quand tu nous tiens ...

    @ imagine
    Jolie chanson. Il me manque les palmiers.
    Pourtant depuis, ils auraient eu le temps de pousser ...

    @ Karole
    ça a dû être du vécu pour quelqu'un, vais lui demander.

    @ Gibert
    Les rouilles se suivent et ne se ressemblent pas.
    Les bleues sont rares et portées par le vent !

    RépondreSupprimer
  6. Le charme secret d'un bord de mer hors saison... Les pluies de novembre, les soirs de tempête, le froid des longues nuits... Et la beauté pure des éléments, des grandes plages désertées aux fronts de mer fantômes... Je m'y retrouve joliment...

    RépondreSupprimer
  7. Ostende en a inspiré des poètes ! Elle a même inspiré Marvin Gaye, c'est dire ! Et toi, elle t'a inspiré un bijou de + . Quand je lis ceci, je ressens une atmosphère connue de moi, du moins partiellement, et pourtant nous n'avons pas vécu la même expérience. Merci Savarati

    RépondreSupprimer
  8. Des sensations passées précisément recomposées ... Génial!

    RépondreSupprimer
  9. Je me souviens d'un séjour à Saint-Malo.
    Je me souviens d'un temps où nous foulions les certitudes, où nous savions où nous allions, enfin du moins le pensions-nous.
    Beau texte

    RépondreSupprimer
  10. "On mangeait en silence ce copieux repas du soir
    Dans le resto ouvert rien que pour nous"

    J'aime beaucoup ce que tu décris là. Quelques mots pour une scène que nous avons probablement tous vécus un jour. Et tout s'enroule autour.
    C'est du cinéma en mots. Ou l'inverse. Ou quelque chose comme ça, au choix...

    RépondreSupprimer
  11. tu devrais lire le dernier poche d'EE Schmitt :)

    RépondreSupprimer
  12. Comme il est beau avec ses mots, j'aurais aimé vivre cette scène ... deux jeunes filles en quête d'amour dans un cadre si romantique.

    RépondreSupprimer
  13. @ Bifane
    Les plages vides sont empreintes d'une poésie brumeuse et douce.

    @ Edouard
    Comme dans la chanson d'Alain Souchon : "Marchant dans la brume,
    Le coeur démoli par une
    Sur le chemin des dunes"

    @ Anonyme
    On se connait ? Avons-nous arpenté les mêmes plages, qui sait ?

    @ Corinne
    Sais-on jamais vraiment où nous allons ? Les projets sont aussi faits pour être détournés.

    @ Jean
    Etrange sentiment de solitude en des lieux habituellement bondés, une profondeur des instants qui nous rattrape avec les yeux, les sens, les mots ...

    @ imagine
    Ah, mon coach qui me guide là où je ne vais pas !

    RépondreSupprimer
  14. Mêmement, c'est plus probable. Rire

    RépondreSupprimer
  15. @ Leovi
    Les jours gris et pluvieux seraient-ils propices à un plus grand besoin d'amour. Merci de votre visite ! (je vais me mettre à l'espagnol!)

    @ Anonyme
    Vous êtes sympa mais je ne peux vous répondre, je ne sais à quoi se réfère votre commentaire ! Mais je veux bien rire à mon tour ! Si vous tenez à votre anonymat, ce serait bien de signer d'une ou deux initiales ...ainsi je vous reconnaîtrai si vous revenez ! Enfin, c'est vous qui voyez.

    RépondreSupprimer
  16. @ Anonyme
    Le cent vient de tomber : si vous êtes à la fois l'anonyme 1 et l'anonyme 2,donc une seule et même personne, votre réponse s'adressait à ma question.
    Est-ce le cas ?
    Parfois, je suis plus que distraite ...

    RépondreSupprimer
  17. Les coups de sang troublent la vue.
    Anonyme (1 et 2)

    RépondreSupprimer
  18. @ Anonyme 1, 2 etc...
    Un coup de cent dans l'oeil ? C'est pour le moins subliminal, non ?
    La solution ? Une longue vue peut-etre ...

    RépondreSupprimer
  19. Une longue vue oui. Exercée.

    RépondreSupprimer
  20. Un souvenir presque tangible, marqué par ces "parapluies transparents
    Qui enveloppaient tout le haut des silhouettes"...

    RépondreSupprimer