Je regarde la mer
Sur la vieille carte postale jaunie
Fraîchement sortie d’un coffret argenté
Piqueté d’un embryon de rouille
Du fond de mon grenier
Du fond de ma mémoire
Je me souviens
Week-end d’exil
Deux adolescentes en mal d’amour
Ce petit hôtel modeste
Désert en ces pluvieux jours de février
On mangeait en silence ce copieux repas du soir
Sans même entendre une mouche voler
Dans le resto ouvert rien que pour nous
Ils attendaient sans doute que l’on fasse vite
Pour fermer et récupérer un peu des longues stations debout des saisons estivales sans répit.
C’était la mode des parapluies transparents
Qui enveloppaient tout le haut des silhouettes
Et cette promiscuité avec le corps arqué
Qui leur permettaient de résister au vent
Chacune dans sa coque emmitouflée
Voix estompées sous la houle des vents
Malgré la bruine transformée en presque gouttelettes de brume
Nous avions l’impression de voir où nous marchions
Sur les pierres grises de la digue
Sur les coquillages écrabouillés dans le sable des dunes
Et les bancs de sable inondés et déserts.
j'aime beaucoup l'atmosphère pluvieuse de ce poème... propice à la nostalgie...
RépondreSupprimer:)
http://www.youtube.com/watch?v=nMdBVAiM-pI&feature=related
RépondreSupprimerah ! ben on dirait du vécu en tout cas ;-) j'aime bien ça.
RépondreSupprimerLa rouille en bruine est contagieuse... Chez moi, portée par les embruns, elle est en bleu.
RépondreSupprimer@ Mu Lm
RépondreSupprimerIncomparable nostalgie quand tu nous tiens ...
@ imagine
Jolie chanson. Il me manque les palmiers.
Pourtant depuis, ils auraient eu le temps de pousser ...
@ Karole
ça a dû être du vécu pour quelqu'un, vais lui demander.
@ Gibert
Les rouilles se suivent et ne se ressemblent pas.
Les bleues sont rares et portées par le vent !
Le charme secret d'un bord de mer hors saison... Les pluies de novembre, les soirs de tempête, le froid des longues nuits... Et la beauté pure des éléments, des grandes plages désertées aux fronts de mer fantômes... Je m'y retrouve joliment...
RépondreSupprimerOstende en a inspiré des poètes ! Elle a même inspiré Marvin Gaye, c'est dire ! Et toi, elle t'a inspiré un bijou de + . Quand je lis ceci, je ressens une atmosphère connue de moi, du moins partiellement, et pourtant nous n'avons pas vécu la même expérience. Merci Savarati
RépondreSupprimerDes sensations passées précisément recomposées ... Génial!
RépondreSupprimerJe me souviens d'un séjour à Saint-Malo.
RépondreSupprimerJe me souviens d'un temps où nous foulions les certitudes, où nous savions où nous allions, enfin du moins le pensions-nous.
Beau texte
"On mangeait en silence ce copieux repas du soir
RépondreSupprimerDans le resto ouvert rien que pour nous"
J'aime beaucoup ce que tu décris là. Quelques mots pour une scène que nous avons probablement tous vécus un jour. Et tout s'enroule autour.
C'est du cinéma en mots. Ou l'inverse. Ou quelque chose comme ça, au choix...
... vécuE... :(
RépondreSupprimertu devrais lire le dernier poche d'EE Schmitt :)
RépondreSupprimerComme il est beau avec ses mots, j'aurais aimé vivre cette scène ... deux jeunes filles en quête d'amour dans un cadre si romantique.
RépondreSupprimer@ Bifane
RépondreSupprimerLes plages vides sont empreintes d'une poésie brumeuse et douce.
@ Edouard
Comme dans la chanson d'Alain Souchon : "Marchant dans la brume,
Le coeur démoli par une
Sur le chemin des dunes"
@ Anonyme
On se connait ? Avons-nous arpenté les mêmes plages, qui sait ?
@ Corinne
Sais-on jamais vraiment où nous allons ? Les projets sont aussi faits pour être détournés.
@ Jean
Etrange sentiment de solitude en des lieux habituellement bondés, une profondeur des instants qui nous rattrape avec les yeux, les sens, les mots ...
@ imagine
Ah, mon coach qui me guide là où je ne vais pas !
Mêmement, c'est plus probable. Rire
RépondreSupprimer@ Leovi
RépondreSupprimerLes jours gris et pluvieux seraient-ils propices à un plus grand besoin d'amour. Merci de votre visite ! (je vais me mettre à l'espagnol!)
@ Anonyme
Vous êtes sympa mais je ne peux vous répondre, je ne sais à quoi se réfère votre commentaire ! Mais je veux bien rire à mon tour ! Si vous tenez à votre anonymat, ce serait bien de signer d'une ou deux initiales ...ainsi je vous reconnaîtrai si vous revenez ! Enfin, c'est vous qui voyez.
@ Anonyme
RépondreSupprimerLe cent vient de tomber : si vous êtes à la fois l'anonyme 1 et l'anonyme 2,donc une seule et même personne, votre réponse s'adressait à ma question.
Est-ce le cas ?
Parfois, je suis plus que distraite ...
Les coups de sang troublent la vue.
RépondreSupprimerAnonyme (1 et 2)
@ Anonyme 1, 2 etc...
RépondreSupprimerUn coup de cent dans l'oeil ? C'est pour le moins subliminal, non ?
La solution ? Une longue vue peut-etre ...
Une longue vue oui. Exercée.
RépondreSupprimerUn souvenir presque tangible, marqué par ces "parapluies transparents
RépondreSupprimerQui enveloppaient tout le haut des silhouettes"...