Ce matin-là
un matin apparemment
comme les autres
tu avais oublié de me dire
bonjour
ou feint d’oublier.
L’écran était resté éteint
muet
et j’avais beau guetter quelque étoile.
Rien.
Ce matin-là
pourtant était
le début d’une nouvelle routine.
Sans toi.
Sans rires
sans escale
pour scander le rythme de mes jours
sans rythme.
Ce matin engourdi
piteux
inepte
où notre barque a pris l’eau
et n’est jamais remontée
à la surface.
Ce matin
après tant d’années,
toujours aussi froid dans ma mémoire
bon bon bon
RépondreSupprimerj'crois qu'il fuat réagir là... trop de nostalgie tue. ;)
@ imagine
RépondreSupprimerMénon, c'est une agonie à petit feu et qui ranime des braises d'écriture.
La pire des agonies celle qui demeure latente
RépondreSupprimermieux vaut qu'elle prenne feu d'un coup
et qu'il n'en reste rien ;)
Bon, je m'évapore discrètement :-)
RépondreSupprimerTrès belle photo d'escaliers cuivrés. Qu'est-ce donc au milieu des marches ? Une pantoufle de vair ?
RépondreSupprimerouaip pas bon tout ça ... faut passer à autre chose ;-)
RépondreSupprimer@ Claire
RépondreSupprimerVous avez l'oeil. Il me semble que cette pantoufle a apparu sans que je m"en rende compte après avoir pris la photo !
@ Karole
Venant de toi, ce conseil mérite d'être suivi à la lettre ...
Choix de gravir ou descendre cet escalier contiguë à l'escalator, mécanique, stase toxique... T'en penses quoi ?
RépondreSupprimer" Ce matin ... où notre barque a pris l’eau
RépondreSupprimeret n’est jamais remontée
à la surface. "
Superbe.
Et bien, moi, justement je trouve que nous ne devons pas oublier ces matins-là. La nostalgie est bonne à condition de ne pas céder à la trsitesse véhiculée, qui est nocive.
Et la barque ?.. mais il y a d'autres barques : l'essentiel, c'est de ne pas couler avec elle.
:)
Entièrement d'accord, ne pas oublier ces matins là, jamais.
RépondreSupprimer"La barque a pris l'eau" et l'on pense à la noyade mais il y a "la vie" qui tire à la surface, qui nous fait pleurer, écrire et respirer malgré tout. Le tempo des mots et des battements des cils sera simplement à tout jamais différent.
Très beau texte. Me murmure à l'oreille.
C'est assez angoissant comme j'ai ressenti ce matin à la lecture... Un matin à laisser au monde son bruit, qui ne veut plus rien dire, sa lumière, qui n'a plus rien à montrer, et son devenir, qui s'est arrêté, cassé, détraqué...
RépondreSupprimerEt le doute n'y vient même pas s'insinuer, quant à envisager cet impossible oubli : on sent comme une certitude qu'il ne s'y posera jamais...
Oui, il y a des matins dont on ne se remet jamais. La déroute est palpable.
RépondreSupprimeroh joli ! "à laisser au monde son bruit". Une tombe de silence.
RépondreSupprimer@ Frédérique
RépondreSupprimerToxique : pourquoi ?
Un choix est toujours l’élimination d’un élément. Quant à dire si ce choix est bénéfique, seul l’avenir peut le dire ou pas …
@ Lise
Il y a des barques qui sont plus attachantes, cela ne les empêche pas de couler et d’être remplacées, mais l’oubli est un leurre , je pense …
@ Corinne
Cultiver les matins tristes et en récolter les fleurs.
@ Bifane
Ton commentaire si beau me touche beaucoup, une réécriture à la lumière de tes mots.
L’oubli, la certitude que c’est un leurre, sans doute.
@ Eric
Longtemps après, l’écho de leur exil !
Comme nos mélancolies sont sœurs...
RépondreSupprimer@ Nicolas
RépondreSupprimerOh, Nicolas, de se sentir en famille, on est déjà ravigotés un peu ! Merci.
Curieux...
RépondreSupprimerMe sens en pays familier là.
@ Pastelle
RépondreSupprimerPeut-être est-ce dans l'air du temps.
Nostalgie automnale ?