lundi 18 octobre 2010

Matin sans ivresse




Ce matin-là
un matin apparemment
comme les autres
tu avais oublié de me dire
bonjour
ou feint d’oublier.
L’écran était resté éteint
muet
et j’avais beau guetter quelque étoile.
Rien.
Ce matin-là
pourtant était
le début d’une nouvelle routine.
Sans toi.
Sans rires
sans escale
pour scander le rythme de mes jours
sans rythme.
Ce matin engourdi
piteux
inepte
où notre barque a pris l’eau
et n’est jamais remontée
à la surface.
Ce matin
après tant d’années,
toujours aussi froid dans ma mémoire

18 commentaires:

  1. bon bon bon
    j'crois qu'il fuat réagir là... trop de nostalgie tue. ;)

    RépondreSupprimer
  2. @ imagine
    Ménon, c'est une agonie à petit feu et qui ranime des braises d'écriture.

    RépondreSupprimer
  3. La pire des agonies celle qui demeure latente
    mieux vaut qu'elle prenne feu d'un coup
    et qu'il n'en reste rien ;)

    RépondreSupprimer
  4. Bon, je m'évapore discrètement :-)

    RépondreSupprimer
  5. Très belle photo d'escaliers cuivrés. Qu'est-ce donc au milieu des marches ? Une pantoufle de vair ?

    RépondreSupprimer
  6. ouaip pas bon tout ça ... faut passer à autre chose ;-)

    RépondreSupprimer
  7. @ Claire
    Vous avez l'oeil. Il me semble que cette pantoufle a apparu sans que je m"en rende compte après avoir pris la photo !

    @ Karole
    Venant de toi, ce conseil mérite d'être suivi à la lettre ...

    RépondreSupprimer
  8. Choix de gravir ou descendre cet escalier contiguë à l'escalator, mécanique, stase toxique... T'en penses quoi ?

    RépondreSupprimer
  9. " Ce matin ... où notre barque a pris l’eau
    et n’est jamais remontée
    à la surface. "
    Superbe.
    Et bien, moi, justement je trouve que nous ne devons pas oublier ces matins-là. La nostalgie est bonne à condition de ne pas céder à la trsitesse véhiculée, qui est nocive.
    Et la barque ?.. mais il y a d'autres barques : l'essentiel, c'est de ne pas couler avec elle.
    :)

    RépondreSupprimer
  10. Entièrement d'accord, ne pas oublier ces matins là, jamais.
    "La barque a pris l'eau" et l'on pense à la noyade mais il y a "la vie" qui tire à la surface, qui nous fait pleurer, écrire et respirer malgré tout. Le tempo des mots et des battements des cils sera simplement à tout jamais différent.
    Très beau texte. Me murmure à l'oreille.

    RépondreSupprimer
  11. C'est assez angoissant comme j'ai ressenti ce matin à la lecture... Un matin à laisser au monde son bruit, qui ne veut plus rien dire, sa lumière, qui n'a plus rien à montrer, et son devenir, qui s'est arrêté, cassé, détraqué...
    Et le doute n'y vient même pas s'insinuer, quant à envisager cet impossible oubli : on sent comme une certitude qu'il ne s'y posera jamais...

    RépondreSupprimer
  12. Oui, il y a des matins dont on ne se remet jamais. La déroute est palpable.

    RépondreSupprimer
  13. oh joli ! "à laisser au monde son bruit". Une tombe de silence.

    RépondreSupprimer
  14. @ Frédérique
    Toxique : pourquoi ?
    Un choix est toujours l’élimination d’un élément. Quant à dire si ce choix est bénéfique, seul l’avenir peut le dire ou pas …

    @ Lise
    Il y a des barques qui sont plus attachantes, cela ne les empêche pas de couler et d’être remplacées, mais l’oubli est un leurre , je pense …

    @ Corinne
    Cultiver les matins tristes et en récolter les fleurs.

    @ Bifane
    Ton commentaire si beau me touche beaucoup, une réécriture à la lumière de tes mots.
    L’oubli, la certitude que c’est un leurre, sans doute.

    @ Eric
    Longtemps après, l’écho de leur exil !

    RépondreSupprimer
  15. Comme nos mélancolies sont sœurs...

    RépondreSupprimer
  16. @ Nicolas
    Oh, Nicolas, de se sentir en famille, on est déjà ravigotés un peu ! Merci.

    RépondreSupprimer
  17. Curieux...
    Me sens en pays familier là.

    RépondreSupprimer
  18. @ Pastelle
    Peut-être est-ce dans l'air du temps.
    Nostalgie automnale ?

    RépondreSupprimer