jeudi 16 septembre 2010

Les deux lunes

















J’ai pris le sentier des deux lunes
La jaune et la verte.
Il était clairsemé d’étoiles multicolores
Je sautillais lourdement
Avec mes sabots orthopédiques
De peur de les écraser
de ne laisser que poussières
Qui s’envoleraient aux
Quatre vents folâtres
Des deux lunes.

Au plus j’avançais
Au plus les lunes s’éloignaient
Je sentais leur souffle
Se réduire
Et bientôt disparaitre

Alors je me suis assise
Oubliant les étoiles sacrifiées
Puis allongée sur ce qui restait de terre
J’entendais contre moi
Battre sournoisement
Le cœur de la planète.

10 commentaires:

  1. Et ce battement de coeur tu n'aurais pas pu l'entendre si les deux lunes n'avaient pas disparu
    comme quoi quand une porte se ferme, une autre s'ouvre ;)

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  2. @ imagine
    :) L'optimisme est une vertu !

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  3. beau!! le coeur de la planète!! j'aime bien ce texte!

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  4. les "sabots orthopédiques" je trouve ça vraiment étrange dans ton texte, d'autant que le reste est délicat la lune étant un fort symbole de féminité...avec tes gros sabots t'y vas trop fort ! :))

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  5. @ Aléna
    Merci.

    @ Les Héphémères
    Je sais, ces sabots sont comme un pavé dans la mare mais c'est voulu, pour exprimer une certaine maladresse humaine au milieu d'un paysage étrange. Un détail qui choque et ça marche !

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  6. Moi, ces sabots m'ont bizarrement fait penser à la boiterie de Frida Khalo... j'ai collé son ombre au reste du texte.

    Un équilibre instable dans la fragilité de ce texte. Joli.

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  7. il faudrait que tout le monde écoute battre le coeur de la Terre.... et peut-être qu'alors, on se mettrait à l'aimer au lieu de la détruire, peut-être que......

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  8. @ Aléna
    Frida, oui, qui m'a peut être inspirée inconsciemment, une femme exceptionnelle.

    @ Nestor
    Oui, pendant ce temps, il faudrait faire silence et arrêter de se chamailler !

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  9. Un beau texte. C'est dans l'éloignement de soi, des autres qu'on ressent la fragilité du monde.

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  10. @ Eric
    En prenant ses distances, on réalise la véritable essence du monde, sa fragilité et sa force, identiques aux nôtres.

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