mardi 21 septembre 2010

Juillet à Rome, une noire




A travers les larges stries de lumière
Une ombre fulgurante
a tracé
une imprévisible trajectoire

Sur le visage de la femme
Noir d’ébène
Une ligne rouge
Grandit
Descend
S’éparpille
En dévalant le corsage blanc
Buvard
De fines fleurs de sang
S’épanouissent
Dans la transpiration moite
De juillet

Sur la banquette
Un gros tesson
Et ses satellites
Ont atterri
Fini leur virée colérique

Le chauffeur hébété
A ouvert la porte
Le voyou est descendu
Sans demander son reste

Une jeune fille
Ecoeurée
Crie au scandale
Dans l’indifférence sournoise

Rudiment de leçon de solfège
Une noire est bien la moitié d’une blanche
Ou moins.

14 commentaires:

  1. L'été, dans les villes, autour des gares, dans leur périphérie, est parfois étouffant. On peut y suffoquer de chaleur et de bêtise.

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  2. Rien de pire que l'indifférence... sournoise. Très joli ton texte, félicitations.

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  3. Bonsoir Savarati,
    Et que dire des croches ....
    Je viens de te lire chez Julie ....je redis que je vois tout de ton blog.
    Je reviendrai

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  4. j'sais pas si c'est du à la couleur
    j'suis pas sure
    la violence est universelle ;)
    l'indifférence également

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  5. @ Gilbert
    La bêtise est hélas de toute saison mais l'agressivité s'acclimate à la chaleur

    @ Patrick
    Méchanceté d'une part et indifférence de l'autre, quel cocktail navrant !

    @ Mel
    Des croches pour se défendre, un crochet dissuasif. Merci à toi, à bientôt.

    @ imagine
    La couleur, la différence dans les signes extérieurs, dans les pensées et tout le reste.
    Violence et indifférence, des valeurs universelles dont on se passerait bien.

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  6. Suis pour les crochets, juste là, à la pointe du menton... Ça endort la bêtise.

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  7. La ville a une fâcheuse tendance à renforcer les penchants naturels de l'homme à l'indifférence à ce qui ne le touche pas lui personellement.

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  8. J'espère que ce n'est que fiction !
    Une amie blogueuse ayant vécu de longues années en Italie en dénonce sans relâche les dérives fascistes.
    J'ai assisté et été victime indirecte, il y a quelques années, dans un autre pays européen, de scènes de violence raciste assumée. Cela glace les sangs.

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  9. une image et c'est tout ! Saravati, tu vas bientôt faire du cinéma ! je le sens !

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  10. @ co errante
    Violence cohérente ? Hélas, la bêtise à peine endormie n'a de cesse de se réveiller ...

    @ Jacques
    Mais ceux qui sont touchés le sont parfois grièvement !

    @ Fiso
    La violence raciste est hélas, celle qui rallie le plus d'adhérents.

    @ Carole
    ça, c'est vraiment gentil, je vais de ce pas m'acheter un caméscope !!!!

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  11. quoi dire ?
    je ne sais pas...

    la violence est proportionnelle à la peur de l'autre
    les raidissements ne font qu'empirer

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  12. @ Mulm
    Pas toujours ! Parfois elle naît d'une simple envie de puissance devant les plus faibles.

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  13. Mais, même en musique, les noires sont aussi importantes que les blanches, aussi nécessaires..que serait une mélodie si les noires étaient exclues?

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  14. @ gazou
    Chaque pierre qu'elle soit blanche ou noire a sa valeur dans l'édifice.

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