Tu avais donc si faim
Des mots
Les tortillait, les mâchouillait
Les élastiquait à les briser
Tu dérivais les contraires
Pour qu’ils s’accordent en longues
Files dociles
Puis tu les pesais longuement
Les dérangeais, les secouais
Ils revenaient en arrière
Essayant de se frayer un passage
Malgré ton courroux
Contre ton gré
Epuisé tu laissais
Reposer la pâte
Jusqu’à fermentation du levain
Jusqu’à ce que, fourbus, ils
Acceptent de se laisser mener
Les rangées déblayées
Apparaissaient
Sobres
Et nettes
Percutant les pensées
Délivrant de petits coups de coude
Ou détaillant de grandes griffures
Restait plus qu’à mettre en bouteille
Secouer une dernière fois
bien tasser
Puis ouvrir les poumons de verre
Les laisser vivre à leur guise dirigée
Et lorsqu’on tournait la page
On restait
Étonné
De découvrir ce bel ouvrage
tranchant et touchant.
Je suis admirative devant une telle facilité à jouer avec les mots!
RépondreSupprimerBravo et merci du partage, le résultat est délicieux...
Je te souhaite un agréable week-end Savarati
J'ai ouvert aussi "les poumons de verre" ( beau ! ) j'ai laissé couler les miens, ils avaient bien fermes hanté avant ...
RépondreSupprimerpensées d'une petite cuisinière à l'ode-vie
@ Kenza
SupprimerMerci, mais sache que la plupart du temps ce sont les mots qui jouent avec ceux qui les écrivent :-)
Bon week end !
@ Veronica
Une petite cuisine hier et aujourd'hui des mets délicieux ! Tant que ton ode-vie nous désaltérera, ce sera le printemps :-)