En
attendant la fin de l’école, il était resté avec moi tout l’après-midi
Il s’était
plaint de douleurs au ventre et j’avais hésité de l’envoyer au cours.
Il avait
passé la journée à jouer avec sa petite auto orange, le seul jouet que je
pouvais lui payer.
Comme le
conseillait le médecin, je lui avais donné du coca et cela semblait l’avoir
remis sur pied.
Il avait
couru sous les galeries et j’avais enfin pu trouver du temps pour moi
C’est vrai
que j’avais vendu très vite les quelques pommes cueillies au verger, ce qui me
permettrait d’acheter quelques œufs pour le repas du soir. Les enfants plus que
les adultes ont besoin de leur dose quotidienne de protéines pour grandir
Dans ma
solitude obligée, je m’étais procuré un journal chez le marchand d’Inkacola et
autres boissons sucrées.
On usait
régulièrement du troc entre nous et cela nous convenait assez.
Je me suis
assise sous les arcades après avoir donné à manger à mon fils cadet.
Et j’ai lu
comme je ne l’avais plus fait depuis longtemps, le journal parlait de la
Bolivie, le pays où vivait le père de mes enfants, là où il essayait de faire
fortune dans une mine d’argent.
Cela
faisait des années qu’on ne s’était plus vus, je lui envoyais des photos des
enfants pour lui montrer combien ils avaient grandi, il ne m’écrivait pas, il
devait faire appel à quelque écrivain public, alors, les lettres se faisaient
attendre.
En lisant
dans le journal que son pays était en pourparler pour récupérer son accès à la
mer volé par une méchante guerre avec le Chili, je me disais qu’il y aurait
alors de nouvelles possibilités d’emploi moins aléatoires que la recherche de
métaux précieux.
C'est beau et touchant. J'aime beaucoup.
RépondreSupprimerLes photos sont belles. C'est "un bout de vie" sur un trottoir dans la ville.
Tu as su voir et surtout regarder cette maman avec son enfant.
MERCI pour ce partage
Bises et bonne continuation !
Des vies difficiles et pleines de noblesse dans leur détermination à accepter, faire face, savoir attendre, et avancer sans tumulte inutile...
RépondreSupprimerDe belles images ...
RépondreSupprimerBelle journée à toi
Très touchent et le texte et les images. Images que l'on trop souvent dans la rue hélas... Justement hier soir s/TV2 un film de Mireille Darc, qui dénonce la misère des femmes dans la rue... trop nombreuses. A ce jour de plus en plus cherchent leurs nourritures dans les poubelles de Paris car les femmes ont cette dignité d'éviter de "faire la manche". Souvent l'inégalité des chances -hommes- femmes- aboutissent à ces tristes états de faits... et j'en passe.
RépondreSupprimerImaginer une vie et son peu de... au détour d'une arcade.Réussi.
RépondreSupprimerC'est bien que l'actualité soit abordée par la vie concrète de deux personnes bien réelles. C'est tellement plus touchant et efficace que les articles, les photos choc indécentes ou les slogans.
RépondreSupprimerMes bons voeux pour 2016! J'espère que tu reviendras en janvier.
RépondreSupprimerDes textes au réalisme toujours aussi intéressant dont la portée dénonciatrice est évoquée avec une efficace sobriété.
RépondreSupprimerJe te souhaite une excellente année 2016.
Je vous souhaite une belle année 2016, beaucoup de joies et de douces émotions!
RépondreSupprimer