Je n’ai pas touché des mots
compliqués
Dans le bric à brac intellectualisé
Je n’ai pas feuilleté les
dictionnaires
À la recherche d’expressions
altières
pour construire
Mon propre sabir
Je ne voulais entrer dans aucune
file
Ne m’empêtrer dans aucun filet
Ne pas me servir des clés de la
connaissance
Ne pas me mouler dans des formes
verbales
grammaticales
Classiques ou alambiquées
J’étais simple dans ma simplicité
Je disais le ressenti est né
Inné
Dessiné sans fioritures
Qui obscurciraient
Les pans de la clarté
Je n’ai pas séduit les écrivains
Avec mes écrits vains
Parfois ils m’ont fait signe de la
main
De très loin
Dans les brumes de leur
autosatisfaction
puis s’en sont retournés
entre eux pour se complimenter
Je ne me suis intégrée dans aucune
caste
Ne me suis reconnue aucun talent
particulier
J’ai marché sur des chemins dépavés
Arpenté des mers desséchées
Recouvert des montagnes aux sommets
rabotés
Enjambé des steppes avec des bottes
de milieu
J’ai aimé des gens qui me
ressemblaient
Ou pas
Ou à peine
A défaut de beaucoup
Je les ai suivis jusqu’à ce qu’ils
disparaissent en fumée
Lassés précocement de la vanité
Ce soir les mots sont fatigués
Ils n’ont pas revêtu
Leur costume d’apparat
Ils restent las
Assis à l’ombre
Des grands tapages
Ce soir ils sont plein
De vide
Avides de silence
Ce soir je vais les laisser dormir
Jusqu’à l’aube ou plus …
ce soir
RépondreSupprimerles mots tus
ressemblent à
des bouches cousues
Murmure des lamentations.
RépondreSupprimerMur du silence... joliment conté.
RépondreSupprimerTant de mots resteront hauts, saints même sur le mur de la vie ...
RépondreSupprimerJ'aime les tiens, comme toi, les miens sont libres, je les espère simples, en tout cas, accordés ...
Le silence est nécessaire pour que la parole puisse vivre. :-)
RépondreSupprimerTerrible, ton texte ! J'adore. Oui, il me parle.
RépondreSupprimerAdditif : puisque tu présentes John Prine, tu connais sûrement "In spite of ourselves"...
j'aime beaucoup ce texte, le silence le mot : qui gagne au final ?
RépondreSupprimer@ JEA
RépondreSupprimerEn ouvrant la bouche, sûr que les mots s'échapperont mais pas sûr qu'ils parlent :-)
@ Staive
Lamentations mûres pas nécessairement sensées ?
@ Veronica
Accords d'aie mais avec ta douce heure légendaire !
@ Fifi
Tout contraire laisse la place à son contraire qui laisse ...
@ J.Earthwood
J'aime que tu adores :-)
En "Prine" : in spite of ourselves : jolie chanson, merci !
@ MuLm
Il faut bien commencer quelque part même si on ne sait où ça va nous mener. Merci
Lorsqu'un mur décide d'être un peu qu'un mur
RépondreSupprimerLorsque certains pensent être un peu plus que de simples hommes
Alors oui, les mots ont le droit de rester au cocon
Ils se feront papillon plus tard, plus tard
L'envolée n'en sera que plus belle...
J'aime ces mots avides de liberté et d'authenticité!
RépondreSupprimer@ Corinne
SupprimerLes pensées éphèmères vivent le temps d'un papillon à peine sorti de sa chrysalide.Alors profitons de chaque instant de l'envolée...
@ Marcelle
Merci et bonne soirée !