dimanche 15 avril 2012

Les draps fripés





Ma main s’étire
Effleure le drap fripé
Là où je devais trouver ta main
Et le corps y attaché

La place est froide
Le corps absent
Le vide
Palpable

Il y a eu tant de nuits
D’absence
Et de retrouvailles
Tant d’espace ouvert
Puis refermé
Sur nos corps alanguis


Tant de promesses
De cris
De pleurs
Réconciliations fragiles
Serments ânonnés
Jusqu’à l’hébétude

Tant de mensonges
Dans l’expression
Passion-déception
Tant d’au-revoir fuyants
Qui crachaient
L’adieu
Irréversible

Tous ces gestes vains
Ces réflexes acculés
Ces pensées addictives
Continuent
De leurrer
L’esprit malade
Sevré d’amour

La main dans son sommeil
Tourne encore
En rond
En rond
sans faiblir
se balance
en autiste
Sur le drap
Plus fripé
Encore
 



10 commentaires:

  1. résumé en images...

    http://youtu.be/0l-ayw94oGM

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    1. Merci Francis, je n'avais pas eu le temps de chercher un lien, le tien arrive à point. Bonne journée !

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  2. Eternelle déception, la passion n'a qu'un temps et tant mieux ! :-)

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  3. Je suis restée scotchée devant ce drap fripé , voulant le repasser pour que la douleur devienne douce heure ...
    Ohlalalalala comme j'aime ton écriture !!! :)
    Douce journée petite dame des mots :)
    T'embrasse fort ....

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  4. @ Fifi
    Ce qui brûle finit toujours pas se consumer ! Et demain est un autre jour ...

    @ Marie
    J'adore ton commentaire : repasser le drap fripé pour que la douleur devienne douce heure.
    Attends, je prends la presse ...
    J'ai découvert ton "nouveau" monde (c'est donc là que tu te cachais tout ce temps pour observer la vie ) et je m'y suis promenée avec plaisir ! Bisous.

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  5. il est beau ce texte Saravati, j'aime ....parcequ'il est brûlant et douloureux et si bien écrit ... et je n'aime pas parcequ'il me renvoie en miroir quelque chose de mon histoire

    (A te lire je me souviens d'une chanson de Regianni : l'absence)

    PS : Magnifique phrase de Marie "repasser le drap fripé pour que la douleur devienne douce heure"
    Tiens, dans mon tiroir à souvenirs , j'ai un vieux drap qui traîne,fripé lui aussi
    je m'en vais le repasser :-)

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  6. La main dans son sommeil
    Tente de défroisser les lambeaux
    D’une chair toujours en éveil
    Dans le paradoxe des mots…
    Fripés les rêves qui repassent
    Le ciel de leurs sens inconnus
    Là où le feu perce la glace
    Là où le temps se met au rebut…

    Instantané, tanné d’un temps stagné…

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  7. C comme Corinne21 avril 2012 à 21:33

    très belle analyse de l'amour passion. Passionnément douloureux.
    Ce texte est d'une vérité criante, très très beau.

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  8. @ NBC
    Les souvenirs enfouis sont toujours prêts à renaître, aussi par le regard des autres.
    On a beau les repasser, ils gardent quelques plis récalcitrants ...
    Très belle chanson de Regiani, merci ...

    @ J.Earthwood
    Au milieu des draps fripés
    la chair n'oublie jamais
    certains soirs
    elle se voit en miroir
    et le passé semble prêt
    à effacer la solitude cruelle ...

    @ Corinne
    L'amour passion qui s'érode si vite laisse pourtant de grandes échancrures. Merci Corinne !

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  9. C comme Corinne19 mai 2012 à 06:14

    des béances...à laisser entrer le poison qui tue...

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