mercredi 9 mars 2011

Jean-Pierre




Jean-Pierre, hâbleur, voulait faire rire les filles.
Le teint déjà rougeaud annonçait les prémisses d’un futur tempérament sanguin.
Des bajoues accentuaient son côté chérubin bientôt déchu.

C’était le cousin de ma copine, cousin germain ou un peu moins ...elle aimait compliquer les explications généalogiques !
Ils se ressemblaient si peu que je me demandais de quelle branche il était descendu…

Dans la cour de la ferme, il venait plus souvent depuis que je fréquentais l’endroit.
Il faisait des blagues de quat’sous.
Oui, nous riions, pas des blagues. Mais de lui. De ses efforts maladroits pour passer à l’avant-plan.

Un jour, il attrapa une souris (je ne le croyais pas si agile !) et par la queue vint l’agiter sous nos yeux – toutes les filles, c’est connu, ont peur des souris ! -

Alors qu’il guettait notre réaction, le rongeur se retourna et lui mordit la main.
C’est un petit enfant qui hurla.
Tandis que nous nous esclaffions de ses piètres exploits.

10 commentaires:

  1. Vexé d'être confondu avec une souris des villes, le campagnol lui mordit la ligne de vie de la main...

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  2. Est-ce la souris grise de la chanson ? Celle que l' on présente à ces Messieurs ?
    Ces Messieurs me disent, etc...etc...?
    Variante contemporaine en tout cas.

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  3. La guerre des boutons...

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  4. Ah, Moi aussi j'ai pensé "guerre des boutons"... J'aime les souvenirs de ce genre, ceux qu'on accrochent à côté de l'odeur du pain, des portes glissantes, et du gout de la confiture ... Allez viens on va jouer dehors.

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  5. Un portrait où la cruauté n'est jamais loin de l'innocence...
    geraldine

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  6. C'est cruel, une fille, mais alors deux!

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  7. @ JEA
    Très susceptibles ces citadines !

    @ Versus
    ça me rappelle :
    http://saravati.skynetblogs.be/archive/2008/03/20/de-si-gentilles-comptines.html

    @ Marcel
    Belle référence, j'apprécie, merci !

    @ Les Héphémères
    J'apprécie toujours et les souvenirs-odeurs qui s'y rattachent. Il fait beau, j'arrive !

    @ Géraldine
    Où crois-tu que les adultes tirent leur cruauté mature ?

    @ Isabelle
    :-)

    @ Aléna
    A qui le dis-tu, bienvenue au club !

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  8. @ Ötli
    Merci, mais pauvre garçon, non ?

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